Harry Nicolaides gracié et libéré : un « immense soulagement »

A son arrivée à l'aéroport de Melbourne le 21 février 2009, Harry Nicolaides, très ému, a remercié le soutien des Australiens. « Harry Nicolaides n'aurait jamais dû être arrêté et condamné à trois ans de prison et nous appellons à une réforme rapide du “crime de lèse-majesté” en Thaïlande", a affirmé Reporters sans frontières.

Reporters sans frontières se réjouit de la libération de l'auteur australien Harry Nicolaides, intervenue après que le roi l'a gracié le 19 février 2009. Il a pu regagner l'Australie dans la journée. L'organisation appelle à une réforme rapide du “crime de lèse-majesté” en Thaïlande. « Harry Nicolaides n'aurait jamais dû être arrêté et condamné à trois ans de prison. Le roi en lui accordant sa grâce répare une grave erreur judiciaire et une violation de la liberté d'expression. Nous appelons à la fin des poursuites engagées pour lèse-majesté contre des citoyens thaïs tels que l'universitaire Giles Ungpakorn ou l'internaute Suwicha Thakor », a affirmé Reporters sans frontières. A son arrivée à l'aéroport de Melbourne le 21 février 2009, Harry Nicolaides, très ému, a remercié le soutien des Australiens. Il a été informé de sa libération quelques heures seulement avant d'être embarqué dans un vol à destination de l'Australie. Des officiels thaïs l'ont obligé à s'agenouiller devant une photo du roi avant de le relâcher. « J'ai pleuré pendant huit heures, en apprenant juste avant d'embarquer que ma mère avait eu une attaque à cause de ma détention », a-t-il déclaré à la presse. Harry Nicolaides a passé plus de cinq mois en prison à Bangkok. Un frère de l'écrivain a adressé à Reporters sans frontières un message email dans lequel il remercie tous ceux qui ont soutenu les efforts de la famille. « Pendant quelque temps, Harry ne fera pas de déclarations à la presse car il veut d'abord retrouver sa famille et récupérer sa santé », précise son frère. La Cour criminelle de Bangkok avait condamné, le 19 janvier 2009, à trois ans de prison Harry Nicolaides, pour “crime de lèse-majesté” en vertu de l'article 112 du code pénal. Les autorités lui reprochent d'avoir publié un livre dans lequel il fait référence à l'attitude du fils aîné du roi Bhumipol envers l'une de ses maîtresses. Lors de l'audience, il a plaidé coupable et a appelé à l'indulgence de la Cour. Agé de 41 ans, il est l'auteur de “Verisimilitude”, un livre publié à 50 exemplaires en 2005. En février, Reporters sans frontières a publié un rapport sur le crime de lèse-majesté en Thaïlande et organisé une cybermanifestation pour demander la libération de Harry Nicolaides.
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Updated on 20.01.2016