Hamadi Jebali cesse sa grève de la faim - Zouhair Yahyaoui soumis à des pressions

Hamadi Jebali, directeur de l'hebdomadaire Al Fajr, a mis un terme à sa grève de la faim qui durait depuis plus d'un mois. Dans le même temps, Zouhair Yahyaoui, cybernaute emprisonné depuis juin 2002, est l'objet d'intimidations. "Le président Ben Ali a annoncé, la semaine passée, des mesures pour améliorer la situation dans les prisons. Le moins que l'on puisse dire c'est que ces déclarations ne se traduisent, en aucun cas, dans les faits. Nous réitérons notre demande au chef de l'Etat : la libération immédiate et inconditionnelle de Hamadi Jebali et Zouhair Yahyaoui", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Le 22 février, Hamadi Jebali a déclaré à son épouse, Wahida Jebali, qu'il avait cessé sa grève de la faim le 19 février et que son moral était bon. Le journaliste avait décidé de jeûner pour protester contre ses conditions de détention et exiger sa libération. Directeur de l'hebdomadaire Al Fajr, organe du mouvement islamiste An Nahda, il est détenu depuis 1991 dans une cellule individuelle. En 1992, il avait été condamné par la Cour militaire de Tunis à seize ans de prison pour "appartenance à une organisation illégale". Il venait de purger une peine d'un an de prison pour avoir publié un article qui critiquait le système des tribunaux militaires. Par ailleurs, le 20 février, les gardiens ont averti les proches de Zouhair Yahyaoui qu'il leur était interdit de lui communiquer la moindre information ne concernant pas la famille. Et ce, sous peine de se voir interdire complètement les visites. Le cyberdissident a déclaré que le couffin de repas de l'Aïd qui lui avait été apporté la semaine précédente avait été rendu inconsommable. Alors que Zouhair Yahyaoui demandait des nouvelles de Hamadi Jebali et de sa grève de la faim, les gardiens sont intervenus pour l'insulter et interrompre la visite. Il a également été menacé d'être mis en isolement.
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Mise à jour le 20.01.2016