Filtrage instauré par les autorités indonésiennes

Le 10 août 2010, la veille du premier jour du ramadan, le ministre de la Communication et de l’Information, Tifatul Sembiring, a annoncé que plus de deux cents fournisseurs d’accès Internet seraient prêts à bloquer l’accès à la majeure partie des sites pornographiques durant le mois saint. Reporters sans frontières demande l’abandon de cette décision d’instaurer un filtrage du Net. Très compliquée à appliquer, en plus d’être parfaitement inutile, cette mesure risque d’imposer un précédent dangereux pour la liberté d’expression. Les raisons qui amènent à s’opposer à une telle politique sont multiples. Aucune liste de sites à bannir n’a été transmise aux fournisseurs d’accès Internet qui sont livrés à eux-mêmes pour sélectionner ceux qu’ils pensent devoir bloquer. Le filtrage de sites Internet provoque inévitablement des dommages collatéraux interdisant l’accès à d’autres sites sans lien direct avec la pornographie. Autre conséquence, la vitesse de connexion sera également réduite dans le pays. Une fois le mécanisme mis en place, il est tentant pour les autorités d’étendre le filtrage à d’autres thèmes plus polémiques, et aux contours flous, comme l’atteinte à la moralité. Elle fait suite au scandale concernant des vidéos érotiques de trois personnalités populaires, à savoir un musicien et deux présentatrices de télévision. Internet avait alors été tenu pour responsable d’un délitement des mœurs dans la société indonésienne. Cette décision s’appuie sur une circulaire du ministre Tifatul Sembiring, document qui n’a pas été rendu public. A son annonce, les fournisseurs d’accès Internet s’étaient opposés à cette mesure invoquant la difficulté de mise en œuvre des systèmes de blocage. Les fournisseurs ont été menacés de fermeture en cas d’échec. L’Indonésie semble vouloir évoluer vers un contrôle renforcé des nouvelles technologies. (http://fr.rsf.org/arabie-saoudite-multiples-pressions-sur-research-06-08-2010,38097.html)
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Updated on 20.01.2016