Fermeture d'une revue : des motivations politiques déguisées en « évasion fiscale »

Reporters sans frontières est préoccupée par la fermeture de la revue Trinchera de la Noticia, le 15 juin 2005, au Nicaragua, et inquiète de la situation des représentants légaux de la revue qui se disent aujourd'hui persécutés par les forces de l'ordre et craignent d'être arrêtés. « Si la raison officielle avancée pour la fermeture de Trinchera de la Noticia est d'ordre fiscal, il semble qu'il s'agisse surtout d'un acte de représailles contre les investigations de la revue sur les hauts fonctionnaires de l'Etat. Nous demandons au gouvernement de revenir sur cette décision et de rompre avec cette pratique de censure déguisée qui menace la diversité des opinions dans ce pays », a déclaré Reporters sans frontières. La fermeture du média pour évasion fiscale a été décidée par la Direction générale des impôts. Le gérant administratif de Trinchera de la Noticia, Emilio Nuñez, a reconnu que sa publication devait de l'argent au fisc, mais a déclaré que les représailles contre Trinchera de la Noticia ont commencé avec l'arrivée au pouvoir du président Enrique Bolaños, en réponse aux informations publiées par la revue sur la corruption de l'équipe gouvernementale. Trinchera de la Noticia est également connue pour ses positions en faveur de l'ancien président, Arnoldo Alemán, actuellement emprisonné. La décision de la Direction générale des impôts a été unanimement condamnée par les médias et organisations de défense des droits de l'homme nicaraguayens. Emilio Nuñez avait déjà été incriminé avec deux autres journalistes, Xavier Reyes et Alejandro Acevedo, au début du mandat du président Bolaños en 2002. La Direction générale des impôts avait alors décidé la fermeture de Radio La Poderosa, fondée par les trois journalistes, et qui soutenait déjà Arnoldo Alemán.
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Updated on 20.01.2016