Evasion du meurtrier présumé du journaliste Edgar Damalerio

Guillermo Wapile, ancien policier et principal suspect dans le meurtre du journaliste Edgar Damalerio, assassiné le 13 mai 2002, s'est évadé, le 1er février, du camp de police de Pagadian (île de Mindanao). Dans le même temps, les témoins du meurtre et la famille du journaliste ont reçu de nouvelles menaces de mort. Reporters sans frontières a demandé au ministre de l'Intérieur, Jose D. Lina Jr., de tout mettre en œuvre pour que la police fédérale et l'armée arrêtent Guillermo Wapile au plus vite, et exige que les responsabilités soient établies dans son évasion. L'organisation réitère sa demande qu'un mandat d'arrêt soit lancé à l'encontre du commanditaire présumé de l'assassinat d'Edgar Damalerio, Asuri Hawani, ancien chef de la police locale. Reporters sans frontières se joint aux appels des organisations locales de journalistes qui dénoncent l'impunité dans cette affaire. L'officier Guillermo Wapile a été vu pour la dernière fois le 31 janvier 2003, dans le Camp Abelon de Pagadian (île de Mindanao) où il avait été placé en détention provisoire, sous la responsabilité de Pedrito Reyes, directeur local de la police nationale philippine (PNP). Le lendemain, il aurait réussi, d'après des sources policières, à quitter le camp. La police n'a pas réussi à le retrouver, mais d'après des proches d'Edgar Damalerio, le suspect serait toujours à Pagadian. Depuis cette évasion, les deux personnes qui ont témoigné contre Wapile craignent de nouveau pour leur sécurité. Ainsi, Edgar Amoro, présent dans la voiture de Damalerio au moment du meurtre, a déclaré avoir reçu de nouvelles menaces de mort. "Je suis constamment sur le qui-vive", a-t-il expliqué. De même, la veuve du journaliste assassiné, Gemma Damalerio, qui vit cachée depuis plusieurs mois, redoute les représailles contre sa famille. Elle redoute que Wapile ne soit pas arrêté avant le 10 février, date d'expiration du mandat d'arrêt. Son avocat a l'intention de déposer une plainte contre le chef de la police locale, Pedrito Reyes, pour son incompétence dans la surveillance des prisonniers. Selon l'organisation philippine de défense de la liberté de la presse Center for Media Freedom and Responsibility, Guillermo Wapile avait été arrêté suite à l'émission, le 30 janvier 2003, par le juge Franklyn Villegas de la cour régionale de Pagadian, d'un mandat d'arrêt à son encontre.
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Updated on 20.01.2016