Etats-Unis : RSF dénonce la saisie d’archives d’une journaliste

Reporters sans frontières (RSF) dénonce la saisie d’enregistrements d’un journaliste, fruits de plusieurs années de travail, par des procureurs dans le cadre d’une enquête sur des fuites d’informations au Sénat américain.

La saisie des archives d’un journaliste constitue une atteinte grave au Premier amendement et à la presse libre, déclare Margaux Ewen, directrice du bureau Amérique du Nord de RSF. Dans une démocratie qui respecte la liberté de la presse, les journalistes doivent être libres d’exercer leur métier en toute indépendance, sans que le gouvernement n’interfère dans cette activité. RSF condamne cette décision qui enfreint un principe fondamental.”


Le New York Times a révélé, le 7 juin, que des enregistrements téléphoniques et des emails, appartenant à sa journaliste Ali Watkins, avaient été saisis dans le cadre d’une enquête en cours sur des fuites impliquant James A. Wolfe, un ancien conseiller de la Commission du Sénat sur le renseignement. Ces données ont été collectées au cours de plusieurs années de travail. James A. Wolfe, qui a été inculpé après avoir menti au FBI à propos de ses contacts avec trois journalistes, a été en couple avec Ali Watkins pendant trois ans. Il a toujours nié avoir fait fuiter des informations classifiées à des journalistes.


Ali Watkins avait appris en février que le département de la Justice possédait des informations concernant deux de ses messageries électroniques ainsi qu’un de ses numéros de téléphone, mais qu'il n'avait toutefois pas accès au contenu des messages.


C’est la première fois que les enregistrements d’un journaliste sont saisis depuis que Donald Trump est au pouvoir. Cette pratique était également utilisée par l’ancien président Barack Obama.


Les Etats-Unis se situent à la 45e place du Classement mondial de la liberté de presse 2018 établi par RSF, après avoir chuté de deux places par rapport à l’année dernière.

Publié le
Updated on 08.06.2018