Douze journalistes agressés ou blessés lors de manifestations

Reporters sans frontières condamne les violences dont ont été victimes, ces dernières 48 heures, douze journalistes qui couvraient les manifestations organisées par l'opposition dans le cadre de la grève générale décrétée pour obtenir le départ du président Chávez. Alors que des membres des forces de l'ordre sont mis en cause, l'organisation a demandé à Diosdado Cabello, ministre de l'Intérieur et de la Justice, l'ouverture d'une enquête au sein de la police pour identifier et punir les auteurs des violences. "Tolérer l'impunité reviendrait à être complice de tels actes", a souligné Robert Ménard. Ce dernier a par ailleurs exigé du gouvernement qu'il donne "des consignes claires", tant aux forces de l'ordre qu'à ses partisans, afin que tous respectent le travail des professionnels de l'information sur le terrain. Le 4 décembre 2002, huit journalistes ont été agressés par des partisans présumés du président Chávez alors qu'ils couvraient une manifestation où s'affrontaient supporters et opposants du gouvernement dans la ville de Barquisimeto, Etat du Lara (Centre-Ouest). José Rodríguez, du quotidien El Impulso, souffrirait d'une commotion cérébrale et a été hospitalisé. Martín Urteaga, du journal El Informador, a été touché à la jambe droite par un projectile. Miguel López, de Telecentro, Clara Reverol et Gustavo Escalona, de la chaîne de télévision Televen, Cristián Rodríguez, de Promar TV, Yliana Brett, du quotidien Diario Hoy, et Julio Torres, de la chaîne Venevisión, ont également été pris à partie. Les manifestants s'en sont pris aux journalistes les accusant d'être des "traîtres" et "partiaux" dans leur couverture de l'actualité. D'après le quotidien El Nacional, la police, présente sur les lieux des affrontements, n'est pas intervenue. Le veille, à Caracas, Fernando Malavé, du quotidien Diario 2001, et José Antonio Dávila, de CMT, avaient essuyé des tirs de balles en caoutchouc, dont une, tirée à bout portant, a traversé le gilet pare-balles du premier, le blessant à la poitrine. Il a été immédiatement transporté à l'hôpital et se trouve aujourd'hui hors de danger. José Antonio Dávila, déjà grièvement blessé lors des événements du 11 avril, a également été blessé au cou et à la poitrine. Les journalistes Luis Alfonso Fernández, de la chaîne Venevisión, et Aymar Lorenzo, de Globovisión, ont été frappés par les forces de police qui ont pris à partie aussi bien les manifestants que les journalistes. Ces derniers couvraient une protestation organisée par l'opposition. Ces incidents sont survenus au moment de la dispersion des manifestants, alors que les journalistes tentaient d'obtenir des réactions sur la journée d'action auprès de la police.
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Updated on 20.01.2016