Deux photographes de presse agressés et arrêtés par des policiers

Le 11 décembre 2012, Amran Hossain et Sourav Laskar, respectivement photographes de presse du Daily Star et de New Age, deux quotidiens anglophones basés à Siddhirganj, en bordure de la capitale Dacca, ont été violemment frappés puis arrêtés par une patrouille de police, sous les ordres de l’officier Mamun Sirajul Haque. “Si cette affaire illustre de manière positive le pouvoir de mobilisation de la profession pour défendre ses membres, elle témoigne néanmoins d’une aggravation inquiétante des agressions à l’encontre des professionnels des médias dans le pays. Le gouvernement, qui continue de fermer les yeux sur les violences à l’encontre de la presse, doit réagir au plus vite et réaffirmer sa volonté de lutter contre l’impunité dont jouissent leurs auteurs”, a déclaré Reporters sans frontières. “Les conditions de travail des médias, qui n’ont cessé de se détériorer en 2012, favorisent un climat d’insécurité et d’autocensure dangereux pour la démocratie”, a ajouté l’organisation. Selon des témoins, vers 11h30, les deux photographes prenaient des photos d’un pneu enflammé au milieu de l’autoroute de Dacca-Chittagong, à Siddhirganj, quand une patrouille de police, sous les ordres de l’officier Mamun Sirajul Haque, s’est ruée sur les journalistes, les accusant d'être à l’origine de l’incendie. L’officier de police les a frappé à plusieurs reprises, bien que ces derniers lui aient présenté leur carte de presse. Les deux journalistes ont ensuite été traînés dans le véhicule policier avant d'être conduits à l’avant-poste de police de Shimrail, 500 mètres plus loin, où ils ont à nouveau subi les brutalités de l’officier. Leurs téléphones portables et appareils photos ont été saisis par Mamun Sirajul Haque, qui aurait notamment jeté au sol l’appareil de Sourav Laskar. Les deux photographes ont par la suite été amenés au poste de police de Siddhirganj et remis aux mains de l’officier en chef. Grâce à la mobilisation rapide de dizaines de photographes de presse et de journalistes, qui ont organisé un sit-in de protestation devant le poste de police de Siddhirganj, les journalistes ont assez vite été remis en liberté. A la suite d’une médiation opérée par le surintendant de police de la ville de Narayanganj, Nazmul Alam, les deux confrères ont été relâchés sans conditions à 14h45 et l’officier de police Mamun Sirajul Haque mis à pied. Les journalistes ont ensuite mis fin à la protestation. Les photographes ont tous deux porté plainte contre l’officier de police Mamun Sirajul Haque. Dès le lendemain, dans des communiqués distincts, les dirigeants du National Press Club et du Bangladesh Photo-Journalists’ Association (BPJA) ont condamné ces violences et réclamé que le gouvernement prenne des sanctions à l’encontre de l’officier de police pour agression, harcèlement et détention illégale des deux photographes de presse. En 2012, les violences, notamment policières, envers la presse ont connu une hausse au Bangladesh. Le 10 décembre 2012, la veille de cette agression, plusieurs journalistes de la chaîne privée Diganta Television essuyé insultes et menaces d'une vingtaine de policiers sous les ordres du sous-inspecteur du Dhaka Metropolitan Police (DMP).
Publié le
Updated on 20.01.2016