Deux médias cibles d’attaques à la grenade

Le 17 février 2014, des individus à moto ont lancé des grenades sur les médias Aaj News et Business Recorder, près de Guru Mandir à Karachi. Le gardien de sécurité et un chauffeur, Yousuf, ont été légèrement blessés. Dans la foulée, le bâtiment des médias Waqt TV, The Nation et Nawa-i-Waqt dans le même quartier a également été visé par le même type d’engin explosif, mais ce dernier a été désamorcé à temps. Selon la police, le même groupe pourrait être à l’origine des deux attaques, qui n’ont pas été revendiquées. “Reporters sans frontières condamne sans équivoque ces attaques. Nous encourageons les forces de l’ordre à en retrouver les responsables et à les traduire en justice. Force est de constater que le climat est de plus en plus délétère pour les médias. Après la mort de trois employés d’Express News le mois dernier, les attaques ciblées continuent. Nous appelons les autorités à mettre en place des dispositifs de sécurité adaptés au danger encouru par les professionnels des médias” déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie Pacifique de Reporters sans frontières. Le 14 février, Ijaz Mengal, employé du ministère de l’Éducation du Balouchistan et correspondant depuis 2005 pour le quotidien Intikhab, a été tué à Khuzdar. Le groupe séparatiste “Baloch National Army” a revendiqué l’attaque, arguant que la victime faisait de l’espionnage pour le compte des agences nationales de sécurité. Le frère de la victime, Riaz Mengal, reporter au journal Intikhab, affirme que ses propres activités journalistiques sont la cause de l’assassinat de son frère. En octobre 2007, Riaz Mengal avait été kidnappé, supposément pour ses articles, avant d’échapper à ses ravisseurs près d’un mois plus tard. Depuis, il a quitté le Balouchistan, région jugée trop dangereuse pour sa profession, mais continue de recevoir des menaces, notamment à l’encontre de sa famille. Le Pakistan, qui se situe à la 158ème position sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, est également l’un des pays les plus meurtriers pour les journalistes. Credit: Express Tribune
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Mise à jour le 20.01.2016