Deux jours après l'hommage rendu à Norbert Zongo, les responsables du Collectif contre l'impunité convoqués à la gendarmerie

Reporters sans frontières exprime sa surprise après la convocation à la gendarmerie nationale de Ouagadougou, le 15 décembre 2008, des responsables du Collectif contre l'impunité au Burkina Faso. Deux jours plus tôt, en marge de la grande marche organisée par le Collectif pour commémorer le dizième anniversaire de l'assassinat du directeur de L'Indépendant, Reporters sans frontières avait symboliquement rebaptisé l'Avenue de la Nation "Avenue Norbert Zongo" et distribué des autocollants aux manifestants. "Nous saluons la façon dont s'est déroulée la marche du 13 décembre, et nous portons l'entière responsabilité de l'opération menée à Ouagadougou. Nous déplorons que l'interpellation des responsables du Collectif se soit produite quelques heures seulement après le départ de la délégation de Reporters sans frontières. Si les autorités souhaitaient nous demander des comptes, elles pouvaient le faire directement auprès de nous", a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de l'organisation. Le 15 décembre, Chrysogone Zougmoré, président du Collectif contre l'impunité, Tolé Sagnon, vice-président, Jean-Claude Meda, rapporteur, et maître Bénéwendé Sankara, également rapporteur, ont été invités à se rendre, à 9 heures du matin, au siège de la gendarmerie nationale de Ouagadougou, pour répondre aux questions du chef d'état-major, le colonel Martin Zongo, et de deux de ses collaborateurs. Selon Chrysogone Zougmoré, que Reporters sans frontières a joint par téléphone, les membres du Collectif se sont vu reprocher d'avoir participé, le 13 décembre, à l'opération visant à rebaptiser l'Avenue de la Nation, en apposant un autocollant indiquant "Avenue Norbert Zongo". Aucune charge n'a été retenue contre les quatre responsables, qui ont tous été relâchés vers 10 h 30. Les gendarmes leur ont confié qu'un rapport serait rédigé sur cette affaire.
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Updated on 20.01.2016