Deux journaux privés suspendus pour trois mois

Le 6 septembre 2002, les hebdomadaires Misamu et Gabaon ont été suspendus pour trois mois sur ordre du Conseil national de la Communication (CNC). L'organe de régulation reproche aux deux titres la publication d'informations "de nature à porter atteinte au crédit de l'Etat et à la dignité des responsables des institutions de la République". "Une fois de plus, le CNC et les autorités gabonaises s'en prennent à la presse privée. Au Gabon, dès qu'un journal dénonce des malversations ou critique les plus hauts représentants de l'Etat, il risque d'être censuré ou suspendu", a souligné Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un courrier adressé au Premier ministre, Jean-François Ntoutoume Emane. L'organisation a demandé au chef du gouvernement de saisir le CNC afin que cette mesure soit annulée et de tout mettre en œuvre afin que la presse bénéficie d'une plus grande liberté au Gabon. L'hebdomadaire Misamu a été suspendu pour avoir fait état d'une "disparition de 3 milliards de francs CFA (environ 4,5 millions d'euros) des caisses du Trésor public". Le journal avait également annoncé la possibilité d'un "non-paiement des salaires des fonctionnaires au mois de septembre 2002". De son côté, le journal Gabaon a été sanctionné après avoir critiqué "violemment" le président du Sénat, Georges Rawiri, dans son édition du 9 août, selon un communiqué du CNC. Enfin, deux autres publications, Le Nganga et La Lowé ont été "mis en demeure" pour des articles portant atteinte à la dignité du Premier ministre, selon l'instance de régulation des médias. Reporters sans frontières a rappelé qu'en 2001, le journal La Griffe, puis sa version internationale Le Gri-Gri International, avaient également été suspendus sur décision du CNC. L'instance de régulation avait également interdit au directeur de la publication et au rédacteur en chef d'exercer leur profession de journaliste.
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Updated on 20.01.2016