Deux journalistes interrogés sur des articles incriminant le gouvernement

Reporters sans frontières s'est inquiétée des récentes convocations par la police des journalistes Natasa Odalovic, journaliste de Radio Free Europe et Vladimir Radomirovic, rédacteur en chef de l'hebdomadaire belgradois Reporter, dans deux lettres adressées respectivement au Premier ministre serbe, Zoran Djindjic, et au président de Serbie-Monténégro, Vojislav Kostunica. "Nous tenons à vous rappeler que les journalistes ne sont pas des auxiliaires de justice. La police n'a pas le droit de les interroger sur leurs sources d'information, quelle que soit la nature des enquêtes menées, d'autant plus lorsque le gouvernement est lui-même mis en cause", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Nous vous demandons de veiller à ce que les journalistes puissent exercer librement leur droit d'informer et de vous porter garants de la sécurité de Natasa Odalovic et de Vladimir Radomirovic.  Le 11 juillet 2002, Natasa Odalovic, journaliste pour Radio Free Europe et le quotidien belgradois Danas, a été interrogée par la police de Belgrade sur le contenu d'un article publié dans Danas, le 5 juillet 2002. Elle y faisait référence à des accusations de collusion entre le gouvernement serbe de Zoran Djindjic et la mafia, portées par Aleksandar Tijanic, le conseiller en communication du président Kostunica. En début de semaine, Natasa Odalovic a adressé un courrier au président de Serbie-Monténégro, Vojislav Kostunica, dans lequel elle exprimait des craintes concernant sa sécurité.   Par ailleurs, le 12 juillet, Vladimir Radomirovic, rédacteur en chef de l'hebdomadaire belgradois Reporter, a été interrogé par la police au sujet d'un récent article, qui fait état de systèmes d'écoutes dans les bâtiments du gouvernement. Le journaliste a refusé de révéler ses sources. Le journaliste a été menacé d'être arrêté s'il refusait d'accompagner la police", a conclu Robert Ménard.
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Updated on 20.01.2016