Deux journalistes du quotidien Al-Wafd écopent d'un mois de travaux forcés

Reporters sans frontières dénonce la condamnation à un mois de travaux forcés du rédacteur en chef du quotidien Al-Wafd, Anwar Al-Hawari, et du correspondant du journal à Assiout (380 km au sud du Caire), Younes Darwish, pour "publication de fausses informations”, suite à un article sur des malversations commises par deux membres du Parti national démocratique (PND, au pouvoir). "La multiplication des actions juridiques intentées contre des journalistes égyptiens est en contradiction totale avec le programme électoral du président Hosni Moubarak qui avait promis au début de son nouveau mandat de dépénaliser les délits de presse. La détérioration des relations entre la presse indépendante ou d'opposition et le pouvoir vient rappeler que la liberté d'informer ne peut jamais être considérée comme un acquis. Les journalistes égyptiens, bien que plus émancipés que leurs confrères dans le monde arabe, doivent faire face à un retour de la censure et du contrôle des médias", a déclaré l'organisation. Dans un article publié en mars 2007, Younes Darwish avait rapporté le contenu d'une réunion du conseil municipal dans la région d'Assiout, au cours duquel deux avocats, membres du parti au pouvoir, ont été accusés de s'être emparés illégalement d'un terrain appartenant au ministère des Affaires islamiques. Le correspondant du quotidien a déclaré n'avoir porté aucun jugement concernant les deux plaignants. Anwar Al-Hawari et Younes Darwish ont été néanmoins condamnés, le 28 octobre 2007, à un mois de travaux forcés par le tribunal correctionnel d'Assiout. Ils restent en liberté dans l'attente de l'ouverture de leur procès en appel, le 5 janvier 2008. Cette décision de justice intervient un mois après la condamnation, le 24 septembre 2007, de trois journalistes du quotidien Al-Wafd, dont Anwar Al-Hawari, à deux ans de prison pour "atteinte au prestige de la justice".
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Mise à jour le 20.01.2016