Deux journalistes détenus illégalement par la police après des affrontements devant la Cour suprême

Reporters sans frontières et son organisation partenaire, Journaliste en danger (JED), demandent aux autorités congolaises de fournir des explications sur la détention au secret, depuis le 21 novembre 2006, de deux journalistes de Kinshasa, arrêtés dans le périmètre de la Cour suprême de justice lors des incidents qui ont opposé des partisans de Jean-Pierre Bemba à la police. "Le respect de l'Etat de droit ne peut souffrir aucune exception dans une période aussi tendue que celle que traverse la République démocratique du Congo. Ces journalistes n'ont manifestement commis aucun crime ou délit qui justifie leur maintien en détention. Tout laisse penser qu'ils ont été arrêtés et qu'ils sont privés de leur liberté parce qu'ils étaient des témoins gênants. Dans ces conditions, ils doivent être relâchés sans condition. Si, en revanche, la justice congolaise est en mesure de retenir des charges contre eux, ils doivent pouvoir faire valoir leur droit à une procédure correcte", ont déclaré les deux organisations. Clément Nku, cameraman de la chaîne de télévision privée appartenant à Jean-Pierre Bemba, Canal Congo Télévision (CCTV), a été arrêté le 21 novembre après avoir filmé les événements survenus autour de la Cour suprême de justice. Il est détenu depuis, sans qu'aucune procédure n'ait été lancée contre lui, à l'Inspection provinciale de Kinshasa (IPK), le siège de la police. Selon sa famille, il lui est reproché d'avoir filmé des policiers en train d'ôter leur uniforme pour fuir les affrontements avec les manifestants se réclamant de Jean-Pierre Bemba. Bosange Mbaka, journaliste du périodique Mambenga, a quant à lui été arrêté le même jour par la police dans le quartier où ont eu lieu les affrontements. Il est détenu depuis, au secret, à la Direction générale des services spéciaux de la police, dite "Kin Mazière".
Publié le
Mise à jour le 20.01.2016