Deux journalistes condamnés pour diffamation

Reporters sans frontières a exprimé son indignation alors que David Carson et Edward Powers, respectivement directeur et éditeur du mensuel gratuit The New Observer, édité au Kansas, ont été condamnés pour diffamation le 17 juillet 2002. Les deux hommes risquent jusqu'à un an de prison. L'organisation a demandé, dans une lettre adressée à John Ashcroft, ministre de la Justice, qu'aucune peine de prison ne soit prononcée contre les deux professionnels de l'information. "La pénalisation des propos de journalistes constitue une atteinte à la liberté de circulation de l'information garantie par l'article 19 du Pacte international sur les droits civils et politiques, ratifié par les Etats-Unis", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Il a ajouté que "la disproportion entre la peine et le délit a, sur le journaliste, un effet inhibiteur qui porte atteinte à son droit d'informer et à celui de la société à être informée". L'organisation a rappelé que, dans un texte adopté en janvier 2000, le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression des Nations unies a clairement établi que "l'emprisonnement en tant que condamnation de l'expression pacifique d'une opinion constitue une violation grave des droits de l'homme." De même, l'article 11 de la Déclaration de principes sur la liberté d'expression adoptée par la Commission interaméricaine des droits de l'homme stipule que "les lois qui punissent les outrages infligés à un fonctionnaire portent atteinte à la liberté d'expression". Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, David Carson et Edward Powers, du mensuel The New Observer, ont été condamnés pour diffamation le 17 juillet 2002. Les deux hommes risquent jusqu'à un an de prison. Le procureur en charge du dossier, David Farris, n'a cependant pas décidé si les journalistes se verraient infliger une peine de prison ou une amende. David Carson et Edward Powers étaient poursuivis depuis novembre 2000 par Carol Marinovitch, maire du comté de Wyandotte (Kansas City) et son mari, Ernest Johnson, juge dans le même comté. Ces derniers avaient porté plainte suite à la publication d'un article affirmant qu'ils ne vivaient pas dans le comté de Wyandotte, mais dans un comté voisin. Or la loi impose au maire et au juge de vivre dans le comté dans lequel ils officient. L'avocat de la défense, Mark Birmingham, a fait savoir qu'il ferait appel si le juge ne revenait pas sur son verdict. Une audience est prévue le 26 août prochain.
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Mise à jour le 20.01.2016