Deux journalistes accusés d”apologie de l’homosexualité” pour avoir publié un article à ce sujet

Reporters sans frontières condamne les poursuites judiciaires engagées par les autorités omanaises contre le rédacteur en chef Samir Al-Zakwani de l'hebdomadaire anglophone local, The Week, le 5 septembre 2013, après la publication d’un article sur la condition des homosexuels à Oman. L’auteur du dit-article, resté anonyme, est également concerné par cette procédure. Le 29 août 2013, l’hebdomadaire publie un article intitulé “The outsiders”, traitant de la situation des homosexuels à Oman. Si l’article a pu être diffusé en version papier le jour même, il a fait l’objet de vives critiques dans le Sultanat, notamment à travers les réseaux sociaux. Tawfiq al-Lawati, membre du Conseil consultatif du Sultanat (Conseil de la Shura), résume les critiques formulées contre l’article: “Promouvoir un tel acte (l’homosexualité) et présenter Oman comme un refuge pour l’homosexualité est inacceptable”. L’Association des journalistes omanais a vivement dénoncé la publication de l’article en question et a demandé au ministère de l’Information de prendre les mesures nécessaires afin de sanctionner l’hebdomadaire. Au vu de l’importance de la polémique sur le web omanais, le président de la Shura, Shaikh Khalid Bin Hilal Bin Naseer Al Maa’wali a rassuré ses concitoyens via son compte Twitter en déclarant que le Comité des médias du Conseil de la Shura allait se pencher sur l’affaire. Dans un communiqué publié le 5 septembre 2013 par l’agence de presse officielle du gouvernement, Oman News Agency, le ministère de l’Information annonce qu’il ne tolère pas que des publications nuisent aux codes sociaux, aux valeurs et principes de la société, offensent la religion et la morale, et troublent l’ordre public. Après avoir retiré l’article controversé du site Internet de l’hebdomadaire, le 1er septembre 2013, l’éditeur du site Saleh Al Zakwani, a publié un communiqué présentant ses excuses au peuple omanais: “ The Week tient à préciser qu’il n’a jamais été question de causer du tort, porter offense, ou blesser les sentiments du peuple de manière intentionnelle par le biais de notre article de la semaine dernière, et nous regrettons profondément et sincèrement cet article. The Week présente ses excuses publiques à ses lecteurs dont nous respectons l’opinion”.
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Mise à jour le 20.01.2016