Deux des trois journalistes d'Al-Hilal libérés

Roman Haddad et Nasser Qamash ont bénéficié d'une substitution de peine. L'auteur de l'article incriminé, Muhannad Mbeidin, reste incarcéré. Le 18 février 2003, Reporters sans frontières a demandé au roi Abdallah II de Jordanie (voir photo) la grâce et la réhabilitation des trois journalistes condamnés pour "atteinte à l'islam".

Deux des trois journalistes de l'hebdomadaire Al-Hilal condamnés à la prison pour "atteinte à l'islam" ont bénéficié d'une substitution de peine. Roman Haddad et Nasser Qamash ont recouvré la liberté en payant respectivement des amendes de 60 et 120 dinars jordaniens (90 et 180 dollars). Le rédacteur de l'article incriminé, Muhannad Mbeidin, condamné à six mois, reste incarcéré puisque le code pénal ne permet pas de commuer des peines supérieures à trois mois de prison. --------------------------------------------------- 18.02.03 - Trois journalistes condamnés à des peines de prison pour "atteinte à l'islam et au prestige de l'Etat" Reporters sans frontières a protesté, dans une lettre adressée au roi Abdallah II de Jordanie, contre la condamnation, le 17 février 2003, de trois journalistes à des peines allant de deux à six mois de prison pour "diffamation" et "atteinte à l'islam et au prestige de l'Etat". L'organisation a demandé la grâce et la réhabilitation des trois collaborateurs de l'hebdomadaire Al-Hilal, la réouverture du journal ainsi que l'abrogation des procédures pénales devant la Cour de sûreté de l'Etat pour des délits de presse. "Ce verdict, d'une sévérité disproportionnée par rapport aux faits, ternit l'image du royaume jordanien", a souligné Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Les amendements au code pénal de 2001 ont considérablement réduit la liberté de la presse dans le pays et, pour la première fois, une publication a été suspendue sur la base de ces lois iniques. Enfin, il est inadmissible que les délits de presse soient jugés devant une cour militaire, dont les jugements sont sans appel." L'article incriminé, intitulé "Aïcha dans la maison du Prophète", est paru dans l'hebdomadaire Al-Hilal le 14 janvier 2003. Il évoquait la vie sexuelle du Prophète. Son auteur, Muhannad Mbeidin, a été condamné à six mois de prison. Le directeur général d'Al-Hilal, Roman Haddad, et le rédacteur en chef, Nasser Qamash, ont été respectivement condamnés à deux et trois mois de prison. Le juge militaire a également condamné l'hebdomadaire à deux mois de suspension, à compter du 16 janvier 2003, date de sa saisie. Les trois journalistes, qui ont plaidé non coupables, sont détenus depuis le 16 janvier 2003 dans la prison de Jweideh.
Publié le
Mise à jour le 20.01.2016