Deux blogueurs risquent la peine capitale

Alors que deux personnes, accusées d’être des “mohareb “ (ennemis de Dieu) ont été exécutées ce matin à Téhéran, deux net-citoyens et défenseurs des droits de l'homme sont également accusés par la justice iranienne d’avoir voulu mener "une guerre contre Dieu". Mehrdad Rahimi et Kouhyar Goudarzi, membres du "Comité des reporters des droits de l'homme", risquent la peine capitale. « Les autorités ont montré qu’elles ne se contenteraient plus dorénavant de faire pression sur les défenseurs des droits de l’homme en arrêtant et condamnant à tour de bras ceux qui ont contesté et contestent toujours la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Aujourd’hui, elles ont montré qu’elles comptaient bien exécuter les mohareb. Le risque est grand que les exécutions se multiplient. Combien faudra-t-il de morts pour que la communauté internationale intervienne ? », s’est interrogée Reporters sans frontières. Mehrdad Rahimi, directeur du blog (http://shahidayeshahr.blogfa.com/), et Kouhyar Goudarzi, responsable du blog (http://kouhyar.wordpress.com/), sont membres du Comité des reporters des droits de l'homme. Ce comité a été créé par des étudiants et des blogueurs afin de relayer activement les informations relatives à la vague de répression qui a suivi l'élection contestée du 12 juin 2009. Le 22 janvier, le procureur de Téhéran, Abass Jafari Dolatabadi, a déclaré que le site du Comité appartenait à l'Organisation des moudjahidin du peuple et que toute collaboration avec ce site était interdite. D’autres blogueurs membres du comité ont également été arrêtés au cours des dernières semaines : Parisa Kakei arrêtée le 2 janvier 2010 ; Shiva Nazar Ahari, arrêtée le 24 décembre 2009 ; Said Kanaki et Said Jalali, arrêtés le 1er décembre 2009. Ils sont toujours détenus dans la section 209 de la prison d’Evine et font l’objet d’importantes pressions afin de révéler les noms d’autres membres du Comité, et de demander l’interruption du site du Comité. En outre, Reporters sans frontières met en garde les Iraniens contre les "sites-miroirs", utilisés par les autorités iraniennes afin de piéger les internautes. Les autorités ont en effet créé de faux sites Internet d’organisations politiques ou de médias étrangers, sur lesquels les internautes sont invités à envoyer des emails, des vidéos et à poster des commentaires pour des rassemblements. Cette machinerie permet ensuite d’accuser ces internautes d'espionnage pour le compte d’organisations étrangères. Par ailleurs, Mansoureh Shojaii, collaboratrice de sites Internet de défense des droits des femmes, et Mohammed Reza Zohdi, ancien directeur du journal suspendu Arya, collaborateur de plusieurs journaux réformateurs et membre du Comité de défense de la liberté de la presse, ont été libérés le 23 décembre, après respectivement 22 et 19 jours de détention dans la section 209 de la prison d’Evine.
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Updated on 20.01.2016