Deux blogueurs emprisonnés, un troisième toujours détenu au secret : Reporters sans frontières demande aux autorités de faire preuve de transparence

Reporters sans frontières dénonce la situation des blogueurs Reda Abderrahmane Ali (http://www.elaphblog.com/page.aspx?U=459&page=2), Mohammed Adel (http://43arb.info/meit) et Abdelaziz Mogahed (http://elmogahed02.blogspot.com), détenus depuis plus d'un mois en raison de leurs écrits sur Internet.

Reporters sans frontières dénonce la situation des blogueurs Reda Abderrahmane Ali (http://www.elaphblog.com/page.aspx?U=459&page=2), Mohammed Adel (http://43arb.info/meit) et Abdelaziz Mogahed (http://elmogahed02.blogspot.com), détenus depuis plus d'un mois en raison de leurs écrits sur Internet. Le 18 décembre 2008, l'organisation a appris que les deux derniers étaient dans deux prisons proches du Caire. Le premier est toujours détenu au secret. Reda Abderrhamane Ali a été arrêté le 27 octobre 2008. Sa famille n'a toujours pas pu lui rendre visite. “J'ai besoin de connaître le sort de mon frère”, a confié sa sœur à Reporters sans frontières. “Aucune loi ne condamne une personne pour ses convictions. Nous avons écrit beaucoup de lettres qui sont toutes restées sans réponse. Avec ma mère de 68 ans, nous avons été convoquées par les autorités, qui s'en sont prises à nous et m'ont même menacée de m'empêcher d'étudier”, a-t-elle expliqué. D'après elle, Reda Abderrhamane Ali serait emprisonné au Caire mais les autorités n'ont pas confirmé son arrestation. Aucune charge n'est officiellement retenue contre lui. “Cette détention au secret est une nouvelle mesure d'intimidation envers les blogueurs égyptiens. Il est en effet plus aisé de s'en prendre à eux qu'à des journalistes établis, qui ont une rédaction pour les soutenir. Nous voulons savoir où se trouve Reda Abderrhamane Ali et ce qui lui est reproché. Voilà plus d'un mois et demi que sa famille est sans nouvelles. C'est intolérable”, a déclaré l'organisation. Reda Abderrahmane Ali, 32 ans, blogue depuis près de deux ans. Il a eu de nombreux problèmes liés à ses écrits avec son employeur. Et selon sa sœur, il aurait été menacé par l'université Al-Azhar de poursuites judiciaires pour ses articles sur le mouvement des Coranistes - mouvance selon laquelle la pratique de l'islam ne doit être basée sur aucun autre texte que le Coran. Dans une autre affaire, les forces de l'ordre ont interpellé, le 20 novembre 2008, le blogueur Mohammed Adel, après avoir perquisitionné le domicile de ses parents et saisi ses livres et CD-roms. Dans son blog, il affiche son soutien au parti islamiste palestinien Hamas et critique ouvertement le président Hosni Moubarak, l'accusant notamment de "plus se préoccuper de la sécurité des Israéliens que de celle du peuple palestinien". Dans son dernier article, publié le 10 novembre 2008, le blogueur justifiait la décision du Hamas de contrôler la bande de Gaza par la force. Selon le Réseau arabe d'information sur les droits de l'homme (ANHRI, basé en Egypte), Mohammed Adel aurait été arrêté en même temps que le blogueur Abdelaziz Mogahed, également sympathisant du parti islamiste palestinien Hamas. Ils ont été détenus à la prison de Nasr City au Caire avant d'être transférés. Mohammed Adel est emprisonné à la prison de Tura (sud du Caire) et Abdelaziz Mogahed à Wadi Natrun (nord-ouest du Caire). “Tout en condamnant les appels à la violence, nous demandons la libération de ces deux blogueurs, qui devraient avoir le droit de s'exprimer sur Internet. Dans cette affaire, le ministère de l'Intérieur a enfreint la loi sur l'état d'urgence, en les détenant au secret et sans les informer des motifs de leur arrestation”, a ajouté Reporters sans frontières. L'Egypte est classée au 146e rang sur 173 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières. Le pays vit depuis 26 ans sous le coup de la loi sur l'état d'urgence, qui garantit malgré tout aux prisonniers le droit de connaître les motifs de leur arrestation.
Publié le
Updated on 20.01.2016