Deux ans après l'assassinat de Samir Kassir, l'impunité perdure

Reporters sans frontières s'associe à l'hommage qui sera rendu rendu, le 4 juin 2007 à Paris, au journaliste libanais Samir Kassir, deux ans après son assassinat, le 2 juin 2005, à Beyrouth. Un rassemblement est organisé à l'Institut du monde arabe à Paris. L'organisation s'interroge par ailleurs sur les raisons de la lenteur de l'investigation, qui n'a toujours pas permis d'arrêter les assassins. "Notre émotion est profonde, au jour du deuxième anniversaire de la mort de Samir Kassir. Nous adressons toute notre solidarité à sa veuve, à sa famille et à ses collègues, et nous voulons rendre hommage de nouveau à sa liberté d'esprit, son intelligence et son courage. Il est désolant que ni l'enquête française ni l'enquête libanaise n'aient permis d'identifier ses assassins. Ces blocages sont tout simplement révoltants pour ses proches", a déclaré Reporters sans frontières. " La résolution 1757 de l'ONU, qui prévoit la création d'un tribunal international sur l'assassinat de Rafic Hariri, est une bonne nouvelle. Si le mandat de ce tribunal est limité à l'élucidation du meurtre de l'ancien chef du gourvernement libanais, nous voulons malgré tout y voir un premier pas vers la fin de l'impunité pour les auteurs de la série d'attentats qui ont frappé les personnalités politiques et les journalistes du Liban depuis le 14 février 2004. Il est évident pour tous qu'une coopération technique et judiciaire entre les deux enquêtes serait pertinente ", a ajouté l'association. Reporters sans frontières s'associe à l'invitation lancée par l'Association des amis de Samir Kassir et la Fondation Samir Kassir à un rassemblement à l'Institut du monde arabe le lundi 4 juin 2007 à 19H30. Seront présents notamment Henry Laurens, Farouk Mardam-Bey, Edwy Plenel, Elias Sanbar et Jad Tabet. Une vingtaine de militants de Reporters sans frontières doivent déployer devant l'Institut un drapeau du Liban de 150m2 pour rendre hommage à l'éditorialiste. Ce rendez-vous est en effet l'occasion de saluer la personnalité et les engagements du journaliste d'An-Nahar, et de demander davantage de détermination dans la poursuite des enquêtes sur les circonstances de sa mort. Samir Kassir a été pendant une dizaine d'années un éditorialiste du journal libanais arabophone An-Nahar (Le Jour). Intellectuel libanais, il avait sur son pays un regard aux perspectives diverses : historien, professeur de sciences politiques à l'université Saint-Joseph, journaliste, collaborateur de TV5 et du Monde diplomatique, et finalement personnalité politique. Il s'est illustré notamment par ses prises de position contre la "tutelle" de Damas sur Beyrouth, en particulier après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Il a participé alors aux grands rassemblements pour la souveraineté du Liban qui ont constitué ce que l'on a appelé le "printemps de Beyrouth". Le 2 juin 2005, Sami Kassir est décédé dans l'explosion de son véhicule piégé. Une enquête française, menée par le juge Jean-Louis Bruguière, a été ouverte en plus de l'enquête libanaise, menée par le juge Sami Sodki. Aucune avancée notable ne semble avoir été réalisée ni par les uns, ni par les autres. Le juge Jean-Louis Bruguière s'est déjà rendu deux fois à Beyrouth depuis juillet 2006. Par ailleurs, des témoins auraient été entendus en France et au Liban.
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Updated on 20.01.2016