Détention illégale et nouvelles arrestations de blogueurs

Le blogueur Dieu Cay, qui aurait dû être libéré le 19 ou le 20 octobre, après avoir purgé une peine de deux ans et demi de prison, est toujours en détention. Il aurait été transféré dans une autre prison, et sa femme interpellée. "Les autorités semblent chercher des prétextes pour maintenir Dieu Cay en détention. Elles agissent en dehors du cadre légal. Dieu Cay doit être relâché au plus vite, a déclaré Reporters sans frontières. Les pressions contre ses proches doivent également cesser." Arrêté le 19 Avril 2008, Dieu Cay avait été condamné, le 10 septembre 2008, à deux ans et demi de prison pour “fraude fiscale” par un tribunal d’Hô Chi Minh-Ville. Les autorités vietnamiennes cherchaient en réalité à faire taire cette voix dissidente, qui avait publiquement dénoncé le parcours de la flamme olympique, et notamment son passage à Hô Chi Minh-ville en 2008, à l'occasion des JO de Pékin. Le blogueur était également étroitement surveillé depuis sa participation, début 2008, à des manifestations contre la politique chinoise dans les archipels des Paracels et Spratley. Deux autres blogueurs vietnamiens auraient été arrêtés, dont Phan Thanh Hai, aussi connu sous le nom d'Anh Ba Saigon. Reporters sans frontières demande leur libération dans les meilleurs délais. Phan Thanh Hai, interpellé le 18 octobre dernier, risque, selon sa femme, jusqu'à quatre mois de "détention provisoire" pour "propagande contre l'Etat". La police l'aurait interpellé à son domicile et aurait saisi trois ordinateurs. La femme du blogueur a précisé que les policiers auraient justifié l'arrestation de son mari par la diffusion de fausses informations sur son blog, où il traite notamment des disputes maritimes avec la Chine et de l'exploitation de mines de bauxite. Il y soutient également certains dissidents vietnamiens. Une série de cyber-attaques visant des sites proches de la dissidence est aussi en cours dans le pays. Le site de To Hai (célèbre compositeur devenu dissident) a notamment été hacké. Reporters sans frontières dénonce la multiplication de ces attaques informatiques visant à réduire au silence les sites qui abordent des sujets sensibles. 
 Le Viêt-Nam est classé 165e dans le classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières le 20 octobre 2010.
Publié le
Updated on 20.01.2016