Des militaires tirent sur le véhicule d'un journaliste et le blessent

Dans une lettre adressée au chef d'état-major, Shaul Moffaz, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre le tir qui a touché le véhicule de Sagui Bashan et qui a blessé ce journaliste de la deuxième chaîne de télévision israélienne, à Netzarim, dans la bande de Gaza. "Les journalistes, quelle que soit leur nationalité, devraient pouvoir se déplacer entre les différents territoires, sans être mis en danger", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Nous vous demandons de mener une enquête impartiale, afin d'établir les circonstances exactes de cet incident et prendre les mesures disciplinaires qui s'imposent à l'égard des responsables", a-t-il ajouté. L'organisation a rappelé que, depuis la deuxième Intifada, elle a recensé quarante-six cas de journalistes blessés par balles. Après une enquête sur le terrain, RSF en a imputé la responsabilité, dans la majorité des cas, à l'armée israélienne. Selon les informations recueillies par RSF, Sagui Bashan, journaliste de la deuxième chaîne de télévision israélienne, alors qu'il quittait le 14 février la bande de Gaza où il avait passé une partie de la soirée pour couvrir les incursions de l'armée israélienne dans cette zone, a été bloqué, vers 22 heures, à un barrage militaire au niveau de Netzarim. Après avoir montré sa carte de journaliste aux militaires, il a demandé à voir l'ordre émanant d'un officier supérieur selon lequel c'était un "territoire militaire fermé". Quand les militaires lui ont répondu qu'ils n'avaient pas ce document, le journaliste a démarré. Des militaires ont alors tiré sur le véhicule et des éclats de balles réelles ont blessé le journaliste à l'épaule. Celui-ci a été conduit dans la nuit à l'hôpital de Soroka, dans la ville de Bersheva. Depuis le début de la deuxième Intifada, le 29 septembre 2000, quanrante-six cas de journalistes blessés par balles ont été recensés par Reporters sans frontières. Certains ont été grièvement atteints. Dans la majorité des cas, l'organisation, après une enquête sur le terrain, en a imputé la responsabilité à l'armée israélienne et a demandé à celle-ci de diligenter des enquêtes. A la mi-décembre 2001, soit quinze mois après les premiers incidents, le ministère israélien de la Défense a fait part des résultats de ses enquêtes. Seuls neuf cas de journalistes ont été évoqués dans le document qui a mis hors de cause Tsahal, à une seule exception.
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Updated on 20.01.2016