Des journalistes et net-citoyennes emprisonnées en danger de mort

Reporters sans frontières est extrêmement préoccupée par l’état de santé de huit prisonnières d’opinion en Iran, parmi lesquelles trois journalistes et net-citoyennes : Mahssa Amrabadi, Jila Bani Yaghoob, et Shiva Nazar Ahari. Elles sont en grève de la faim depuis le 31 octobre 2012 pour protester contre leurs conditions de détention, inhumaines et dégradantes. Ces détenues font l'objet de représailles de la part des autorités, à la suite de la publication, le 31 octobre dernier, d’un communiqué conjoint signé par Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix, et six organisations de défense des droits de l'homme, dont Reporters sans frontières, s’inquiétant de la situation des femmes emprisonnées dans la prison d’Evin. Quelques heures à peine après que cet appel a été rendu public, les gardiennes de la prison ont débarqué dans le dortoir des femmes. Pendant des heures, elles ont inspecté les affaires des détenues. N’ayant pas trouvé d’objet interdit, elles ont commencé à fouiller les prisonnières de manière dégradante, tout en les maltraitant. Pour protester contre les humiliations subies, huit prisonnières, notamment les journalistes et les net-citoyennes Mahssa Amrabadi, Jila Bani Yaghoob, Shiva Nazar Ahari, ainsi que les prisonnières d’opinion Nazanin Dihami, Bahareh Hedayat, Nasim Soltanbighi, Hakimeh Shokri et Jila Karam Zadeh Makvandi, ont entamé une grève de la faim. Le 31 octobre 2012, Nassrin Soutodeh, avocate de plusieurs journalistes emprisonnés et lauréate du Prix Sakharov pour la liberté de pensée, décerné par le Parlement européen, avait été transférée dans la section sécuritaire de 209 de la prison d’Evin et privée de visite pour trois semaines. Elle entamait alors son quatorzième jour de grève de la faim. “Les autorités iraniennes, et particulièrement Ali Khamenei, le Guide suprême de la République islamique, sont responsables de la santé et de la sécurité de toutes les personnes qu’elles détiennent. Nous les tiendrons pour responsables s’il arrive quoi que ce soit à ces prisonnières. Aujourd’hui, elles sont non seulement condamnées à de lourdes peines de prison, mais elles font également l’objet de traitements humiliants et dégradants, en violation flagrante des lois nationales et internationales. Face aux nombreuses atrocités commises par la République islamique dans les prisons du pays, la communauté internationale ne doit pas garder le silence”, a déclaré Reporters sans frontières. L’organisation a ajouté soutenir le combat de ces prisonnières pour le droit à l’information et à la liberté d’expression. Pour autant, Reporters sans frontières leur demande de mettre un terme à leur grève de la faim, par peur qu’elles y perdent la vie.
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Mise à jour le 20.01.2016