Corée du Sud

Contrairement à la Corée du Nord, la Corée du Sud connaît un fort développement d’Internet. 76 % des Coréens utilisent le réseau. Face à ce succès, le gouvernement recourt à des moyens disproportionnés de régulation. Le 7 janvier 2009, un blogueur surnommé Minerva a été arrêté pour avoir affecté “les échanges économiques au sein des marchés” ainsi que “la crédibilité de la nation”, en raison des articles qu’il avait publiés sur le forum de discussion de Daum, l’un des plus importants portails du pays. L’une de ses analyses prédisait notamment l'effondrement de l’entreprise financière Lehman Brothers et la chute du won. Accusé de “diffusion de fausses informations”, celui qui est surnommé “président de l'économie sur Internet” risque jusqu’à cinq ans de prison et une amende de 50 millions de Won (27 000 euros). La “diffusion de fausses informations” est un phénomène qui inquiète les autorités. En 2007, deux célébrités sud-coréennes avaient mis fin à leurs jours, suite à la circulation de rumeurs à leur sujet sur Internet. Cette année-là, la police aurait recensé 10 000 cas de diffamation en ligne, contre 3 600 en 2004. Kyong-won Na, députée du Grand parti national (GNP) avait alors proposé d'imposer aux blogs et aux sites Internet proposant des forums de discussion qui accueillaient plus de 300 000 visiteurs par jour d'identifier clairement les personnes qui postaient des messages en demandant leur nom et leur numéro de sécurité sociale. Ce projet, toujours à l'étude, considère également la possibilité de limiter la capacité d’enregistrement des internautes sur ces portails à 100 000 visiteurs. Depuis le mois d’octobre 2008, près de mille policiers auraient la charge d’inspecter le contenu des chats et des forums en ligne. Les plus grands portails d’accès au web, notamment Daum et Naver, ont décidé de se regrouper pour résister aux tentatives du gouvernement de limiter les critiques.
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Mise à jour le 20.01.2016