Corée du Nord

Nom de domaine : .kp
Population : 22 665 345
Internautes : donnée non disponible
Prix moyen d’une heure de connexion dans un cybercafé : environ 6 euros
Salaire mensuel moyen : 13 euros
Nombre de net-citoyens emprisonnés : 0 Dans le pays le plus fermé au monde, l'immense majorité de la population ignore jusqu'à l'existence d'Internet. Un intranet ultra-contrôlé a été créé, mais son accès est restreint. Le réseau est utilisé par Kim Jong-il et quelques rares hauts dirigeants pour leur plaisir personnel et pour répandre la propagande du régime à l'étranger. Seul lueur d'espoir : le marché noir des communications à la frontière avec la Chine. Internet, une vague rumeur La Corée du Nord est littéralement coupée du monde et Internet ne fait pas exception. Le réseau international n'est accessible qu'à une faible minorité : quelques membres haut placés du régime et les diplomates étrangers, grâce à une liaison satellite avec des serveurs basés à l'étranger. Kim Jong-il est connu pour son obsession des gadgets électroniques, et pour avoir demandé à l'ex-secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright son adresse e-mail pour lui écrire. En revanche, il tient le reste de la population complètement à l'écart de la Toile. L'existence d'Internet, dans un pays où la préoccupation principale des habitants est de survivre, tient du domaine de la rumeur. Un intranet très restreint s'est développé, comptant une boîte de réception d'e-mails, quelques sites d'informations relayant la propagande du régime et un navigateur qui donne accès aux pages web des banques de données des trois plus grandes bibliothèques du pays : la Grande Maison d'études du peuple et les Universités Kim Il-sung et Kim Chaek. Cet intranet n'est accessible qu'à des universitaires, des hommes d'affaires et des hauts fonctionnaires qui ont obtenu une autorisation spéciale. Les très rares cybercafés qui ont ouvert dans la capitale sont soumis à un strict contrôle du Korean Computer Center, le seul fournisseur d'accès du pays. S'ils permettent de se connecter à l'intranet nord-coréen, leurs clients les considèrent en premier lieu comme des points d'accès à des ordinateurs et à des jeux. Le nom de domaine .kp a finalement été attribué par l'ICANN à la Corée du Nord, qui a nommé le président de la section européenne du Centre des ordinateurs de Chosun, un Allemand, comme administrateur. Le pays posséderait une trentaine d'adresses IP qu'il n'utiliserait pas pour le moment. Le site officiel de l'Etat www.korea-dpr.com serait hébergé aux Etats-unis, celui de l'agence de presse Chosun au Japon. Propagande en ligne La présence très minime de la Corée du Nord sur la Toile est entièrement dédiée aux louanges de Kim Jong-il et de son père Kim Il-sung, ainsi qu’à l'idéologie d'auto-suffisance – “juche” - prônée par le régime. Plusieurs dizaines de sites relaient ces prises de position... et sont bloqués en Corée du Sud. Le site de l'agence de presse Chosun, par exemple, ne diffuse que des informations “positives” sur le pays, que ce soit des visites de Kim Jong-il à ses compatriotes ou des nouvelles des très rares groupes à l'étranger qui soutiennent encore le pays. Toute information négative est volontairement éludée. La Corée du Nord est également soupçonnée d'avoir conduit, à l'été 2009, une cyber-attaque de type DDoS contre une trentaine de sites commerciaux et gouvernementaux américains et sud-coréens. La contrebande des télécommunications Un nouveau service de téléphone portable a été mis en place par la société égyptienne Orascom depuis le début de l'année 2008. Mais il est très limité, concentré sur Pyongyang et quelques grandes villes du Sud, trop cher pour la majorité de la population et il est impossible d’appeler l’étranger. La police politique traque ceux qui seraient tentés d'utiliser les télécommunications pour briser le contrôle. Un homme avait été exécuté en 2007 pour avoir passé un coup de téléphone non autorisé à l'étranger. La Corée du Nord est probablement le seul pays au monde où l'annuaire téléphonique est classé top secret. Habitué à des relations complexes avec la communauté internationale, le régime oscille entre provocation et dialogue. Lorsqu'il entame un semblant d'ouverture et laisse des étrangers pénétrer sur son territoire, il leur accorde l'accès au World Wide Web. Ainsi, quand l'orchestre philarmonique de New York s'est rendu dans le pays, en 2008, les musiciens et les journalistes qui l'accompagnaient ont eu accès, dans leur hôtel, au worldwide web à une vitesse rapide. Certains sites touristiques bénéficieraient également par moments d'un accès à Internet. Le peu d'informations qui entrent dans le pays passent par la frontière avec la Chine, grâce aux individus qui font la navette entre les deux pays, aux CDs et DVDs qui sont introduits clandestinement. Un marché noir y prospère. Les téléphones en provenance de Chine permettent de passer des coups de fil en captant le signal à la frontière. L'introduction récente de téléphones 3G en Chine pourrait aussi permettre un meilleur accès à Internet dans ces régions frontalières. Parmi les autres sources d’informations alternatives : le site Dailynk, animé par des réfugiés nord-coréens basés en Corée du Sud. Les radios indépendantes qui émettent de la Corée du Sud vers la Corée du Nord, Free North Korea Radio, Radio Free Chosun, Open Radio for North Korea et North Korea Reform Radio, collectent notamment leurs informations en appelant des “stringers” basés à la frontière avec la Chine. La revanche du pouvoir Cependant, les autorités ont annoncé, début 2010, un renforcement de la répression contre les “défecteurs” et par la même occasion un contrôle accentué des moyens de communication à la frontière, visant notamment les téléphones portables chinois utilisés en Corée du Nord. Le régime s’est targué d’avoir les moyens “d’écraser les forces réactionnaires” et aurait d’ores et déjà montré l’exemple en faisant fusiller, à la fin janvier, un ouvrier accusé d’avoir utilisé un portable chinois “illégal”. Ce dernier aurait, selon Open Radio for North Korea, divulgué des informations sur le prix du riz et ses conditions de vie à un ami “défecteur” vivant en Corée du Sud. Radio Free Asia précise que le gouvernement aurait fait l’acquisition de matériel d’interception des signaux téléphoniques et intensifié le brouillage de ces signaux. L’équipement en question serait installé à la frontière avec la Chine dans des villes comme Shinuiju, Hyesan et Hweryong. Alors que le Cher Leader est malade, très peu d'informations ont filtré sur son successeur potentiel, son plus jeune fils, si ce n'est qu'il a étudié en Suisse. Ses positions sur le contrôle de l'information sont donc totalement inconnues. Une chose est claire : le régime actuel ne compte nullement permettre à sa population, baignée dans une propagande omniprésente, d'en savoir plus sur le monde extérieur. L'accès à Internet, tout comme le fait d'écouter les radios internationales, pourrait convaincre davantage de Coréens du Nord de fuir le pays. Liens : http://www.dailynk.com/english/ : quotidien nord-coréen indépendant, publié par d’ex-journalistes nord-coréens.
http://www.uriminzokkiri.com/ : Uriminzokkiri, site dédié à Kim Jong-il, créé par le gouvernement (version anglaise : http://www.uriminzokkiri.com/Newspaper/English/main.php)
http://www.kcna.co.jp/ : KCNA, agence de presse officielle de l’Etat
http://nkay.blogsome.com : blog collaboratif sur les droits de l’homme
http://www.linkglobal.org/ : Liberty in North Korea, organisation défendant les droits de l’homme (anglais)
Publié le
Updated on 20.01.2016