Condamnés à deux mois et demi de prison, Thomas Dandois et Valentine Bourrat seront bientôt libérés

Les deux journalistes français, Thomas Dandois et Valentine Bourrat, détenus en Indonésie depuis plus de deux mois pour “usage abusif de visa” ont été condamnés, le 24 octobre 2014 à deux mois et demi d’emprisonnement. Ayant déjà purgé leur peine, les journalistes seront remis en liberté dans le courant de la semaine prochaine.

Reporters sans frontières se réjouit de la libération prochaine de Thomas Dandois et Valentine Bourrat, suite à leur condamnation le 24 octobre 2014 à deux mois et demi d’emprisonnement. Alors que le procureur de Jayapura avait requis quatre mois de prison à l’encontre des deux journalistes, le juge a décidé de les condamner à une peine quasi-équivalente au temps déjà passé en détention. L’organisation regrette néanmoins qu’ils aient été reconnus coupables en dépit de leur droit d’informer, au regard des textes internationaux. “C’est un grand soulagement d’apprendre la libération prochaine de Thomas et Valentine, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Une autre issue aurait constitué un précédent néfaste pour la liberté de la presse en Indonésie. Nous tenons à rappeler qu’au regard des grands principes du droit international, Thomas et Valentine ne se sont rendus coupables d’aucun délit en effectuant, de manière courageuse, leur travail d’investigation.” “D'un point de vue pratique, c'est une bonne nouvelle, et lundi ils seront libres. Mais d'un point de vue légal, ce jugement établit un précédent qui pourrait permettre aux autorités, dans le futur, de justifier davantage leur surveillance ou l'arrestation de journalistes étrangers dans la région", déclare à Reporters sans frontières l’avocat des journalistes, Aristo Pangaribuan. Un mouvement international de solidarité envers Thomas Dandois et Valentine Bourrat s’était formé depuis plusieurs semaines, avec la forte couverture médiatique de l’affaire, les nombreuses réactions de la part des ONG de défense de droits de l’homme, les appels du Comité de soutien aux deux journalistes et une pétition réclamant leur libération qui avait rassemblé plus de 14 000 signatures. L’Indonésie figure au 132e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières en 2014, en raison notamment du manque de transparence et du contrôle de l’information en Papouasie.
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Updated on 20.01.2016