Condamnation de Rami Aysha : une confusion très dangereuse pour la liberté d’informer

Reporters sans frontières et l’organisation Alkarama dénoncent la décision du tribunal militaire de Beyrouth du 9 décembre 2013, condamnant Rami Aysha à deux semaines de prison ferme. Le journaliste, déjà détenu pendant près d’un mois après son arrestation en 2012, est ressorti libre du tribunal. “Même si cette peine est courte et qu’elle a déjà été purgée, il est inquiétant que le tribunal militaire ne soit pas revenu sur le principe même de la condamnation du journaliste. Nous demandons à la Cour suprême libanaise, saisie par Rami Aysha ce 10 décembre 2013, d’abandonner toutes les charges qui pèsent à son encontre et de reconnaître son innocence comme l'avait requis le procureur général militaire au cours de l’audience du 9 décembre”, ont rappelé Reporters sans frontières et Alkarama. “Rami Aysha effectuait un reportage sur le trafic d’armes quand il a été arrêté. Il est crucial que les autorités judiciaires différencient ce travail d’enquête de la participation à ce commerce illicite. Toute confusion constitue une grave menace pour l’avenir de la liberté de l’information au Liban”, ont ajouté les deux organisations, qui dénoncent le recours à des tribunaux militaires pour les journalistes et les civils de manière générale. Dans un communiqué de presse publié le 6 décembre dernier, Reporters sans frontières et la Fondation Alkarama avaient vivement déploré la condamnation, le 25 novembre 2013, à six mois de prison par contumace de Rami Aysha, alors en déplacement à l’étranger. Lors de l’audience devant la Cour suprême, le juge a accédé à la demande des avocats du journaliste en acceptant un examen de fond du cas. La prochaine audience a été fixée au 16 décembre prochain.
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Mise à jour le 20.01.2016