Censure préalable de toute information concernant les violences inter-claniques du nord du pays

Dans une lettre adressée au ministre de l'Information, Jake Obetsebi-Lamptey, Reporters sans frontières (RSF), a demandé la levée immédiate de l'obligation faite aux médias du pays de soumettre toute information relative à la crise inter-clanique du nord du pays à l'approbation du gouvernement. "A notre connaissance, aucun média au Ghana n'a incité au meurtre", a protesté Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. "Rien ne saurait justifier la mise en place d'une censure gouvernementale préalable. Il est important que les Ghanéens ne disposent pas uniquement de la seule information officielle." RSF a par ailleurs demandé l'abrogation de la loi de 1994 sur les pouvoirs d'urgence, qui est contraire à la Constitution ghanéenne. D'après les informations recueillies par RSF, le 31 mars 2002, le gouvernement a décidé que toute information concernant les violences claniques au sein de l'ethnie Dagomba (nord du pays) devait être préalablement soumise au ministère de l'Information. Le ministre concerné a justifié cette mesure au nom de la loi sur les pouvoirs d'urgence de 1994, qui permet "d'interdire toute information venant de, ou concernant, une zone affectée par l'état d'urgence". Selon lui, certains médias se sont livrés à des reportages "hautement explosifs", parfois "calculés". Le 25 mars 2002, des violences avaient éclaté entre deux clans Andani et Abudu de l'ethnie Dagomba. Le 27 mars, le roi de l'ethnie, Yakubu Andani II, ainsi qu'une quarantaine d'autres personnes, avaient été tués à Yendi (nord du pays).
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Updated on 20.01.2016