Brésil: un 4ème journaliste assassiné en 2016

Reporters sans frontières déplore l’assassinat de journaliste brésilien Maurício Campos Rosa, le 17 août 2016, à Santa Luzia (Minas Gerais). Les autorités locales doivent au plus vite identifier et juger les commanditaires de cet acte odieux, sans négliger aucune piste.

Le journaliste Maurício Campos Rosa (64 ans) a été assassiné dans la nuit du 17 août, dans la ville de Santa Luzia, proche de Belo Horizonte (état de Minas Gerais).


Il se trouvait tout près du véhicule de son journal lorsqu’il a été atteint, en pleine rue, par 5 balles de revolver, alors qu’il sortait de la maison d’un de ses amis. Transporté immédiatement à l'hôpital, il n’a pas survécu à ses blessures.


Mauricio Campos Rosa était journaliste et propriétaire du journal local gratuit O Grito, distribué dans les rues de Santa Luzia depuis plus de 20 ans, et collaborateur du groupe Diários Associados. Quelques jours avant les faits, le journal O Grito avait dénoncé la participation irrégulière de plusieurs élus locaux (vereadores) dans une coopérative de collecte des déchets.


C’est déjà le 4ème journaliste brésilien assassiné en 2016, après João Miranda do Carmo, Manoel Messias Pereira, et João Valdecir de Borba.


“Combien faudra-t-il encore d’assassinat de journalistes brésiliens pour que les autorités s’attaquent sérieusement au problème des violences contre la presse?”, s’interroge Emmanuel Colombié, responsable du bureau Amérique latine de Reporters sans frontières.” La justice du Minais Gerais doit prendre ses responsabilités et identifier les commanditaires de cet acte d’une immense lâcheté. Avec ce nouvel assassinat, c’est un média indépendant et une voix qui s’éteint. Cet assassinat ne peux et ne doit pas tomber dans l’oubli et l’impunité, comme c’est encore trop souvent le cas en Amérique latine.”


Aucun commentaire n’a pour le moment été émis par les autorité locales de Santa Luzia. Une enquête a été ouverte par la police civile, qui n’écarte pour l‘heure aucune piste d’investigation.


RSF se joint au Syndicat des Journalistes professionnels de Minais Gerais (SJPMG) pour exiger une enquête rapide et impartiale afin de retrouver les responsables de ce crime, qui ne doit pas tomber dans l’impunité.


A l’occasion de sa campagne Jeux Olympiques, RSF a lancé le 04 août une campagne pour dénoncer les violences contre la presse au Brésil. Ce nouveau meurtre de journaliste confirme malheureusement l’urgence pour les autorités fédérales de proposer des solutions concrètes de protection pour les journalistes, et de lutter contre l’impunité qui règne encore dans de nombreuses régions du pays.


Le Brésil occupe la 104e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse 2016 de RSF

Publié le
Mise à jour le 03.11.2016