Azizolrahman Sakhizadeh a été libéré

Reporters sans frontières salue la libération le 16 juillet 2013, l’Azizolrahman Sakhizadeh, journaliste pour le quotidien Mandegar Daily à Kaboul. Le journaliste avait été arrêté onze jours plus tôt par la police afghane suite à une plainte pour “diffamation” déposée par le chef du département de lutte contre la corruption, Azizullah Ludin. “ Nous saluons l’engagement personnel du président Hamid Karza et du ministre de l’Information et de la Culture Makhdom Raheen, pour la libération d’Azizolrahman Sakhizadeh. Nous demandons également l’acquittement de Nazari Paryani, directeur du même quotidien lui aussi accusé de “diffamation” et condamné par contumace à deux ans et demi de prison ferme,” a déclaré Reporters sans frontières. --------------------- Arrestation arbitraire d’un journaliste et lourde condamnation du directeur du quotidien Mandegar Daily Publié le 11 juillet 2013 Reporters sans frontières condamne les récentes atteintes à la liberté de l’information, en augmentation depuis plusieurs mois. L’organisation dénonce l'arrestation arbitraire, le 5 juillet 2013, d'Azizolrahman Sakhizadeh, journaliste pour le quotidien Mandegar Daily à Kaboul. L’organisation s’insurge également contre la condamnation à deux ans et demi de prison ferme, prononcée par un tribunal de la ville de Kaboul à l’encontre de Nazari Paryani, directeur du même quotidien. Celui-ci était accusé de “diffamation” après avoir dénoncé une affaire de fraude électorale survenue durant l'élection présidentielle de 2009. “Depuis le début de l’année, plusieurs journalistes ont été abusivement placés en détention ou ont fait l’objet de menaces et d’arrestations commanditées par la justice, souvent suite à des publications critiques envers les autorités du pays. Ces dernières abusent de leur pouvoir pour porter plainte contre les professionnels des médias, en comptant sur la collaboration systématique des autorités judiciaires. L'arrestation d'un journaliste et les pressions exercées afin qu’il révèle ses sources, sont injustifiables et illégales”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 5 juillet dernier, Azizolrahman Sakhizadeh a été arrêté suite à une plainte pour “diffamation” déposée par le chef du département de lutte contre la corruption, Azizullah Ludin. Le 15 mai précédent, le journaliste avait publié un article sur la corruption massive de certains responsables de ce département. Azizullah Ludin a porté plainte contre le journaliste malgré la publication de son droit de réponse deux jours après la parution de l’article l’incriminant. Azizullah Ludin, est à l'origine d'une autre plainte en justice à l’encontre du journal. Le 5 juin 2013, Nazari Paryani a été condamné par contumace et informé de sa condamnation par téléphone. Le journaliste, qui n’a jamais reçu de convocation officielle ni même n’a été informé de la tenue de son procès, le 2 mars 2013, a fait appel de ce jugement. Contacté par Reporters sans frontières, le journaliste a déclaré : “Dans la situation actuelle, dans la perspective de l'élection de 2014 et le retrait des forces étrangères, ces actions pourraient traduire une volonté de tester les limites de la liberté de l'information et d’imposer une pression sur les médias pour les inciter à plus d'autocensure. Dans les articles incriminés, il n'y pas d’attaques personnelles. C’est par devoir professionnel que nous avons critiqué les intéressés.” Selon les informations obtenues par Reporters sans frontières, la plainte déposée par Azizullah Ludin n'a pas été validée par le ministère de l’Information et de la Culture, comme le prévoit la loi en l’absence de l'organe de vérification des délits des médias - la commission des médias - qui, devrait être institué suivant l’élection des représentants des journalistes dans la Comission, en août 2013. Par ailleurs, Reporters sans frontières prend acte de la réponse positive du ministère de l’Information et de la Culture à la demande d’annulation de l’élection des membres de la commission des médias, contestée par la Fédération des journalistes d’Afghanistan et de l’organisation annoncée d'un prochain scrutin. Vague de violence Reporters sans frontières condamne également la nouvelle vague de violence ciblant les professionnels de l’information dans les rues de Kaboul. Au moins quatre journalistes ont été agressés dans la seule journée du 9 juillet 2013. Mohammad Fahim Fetrat, journaliste pour la chaîne de télévision privée Channel 1, et son cameraman ont été frappés par des agents de police de la capitale alors qu’ils réalisaient un reportage sur les brutalités de ces derniers contre des vendeurs ambulants. Le 9 juillet, un journaliste de la même chaîne, Edress Temori, et Hussian Nazari, cameraman de la télévision 3 Sport TV ont été agressés par des individus armés après le point de presse du général Zahir Aghbar, directeur du Comité Olympique national, à la sortie des locaux du siège de cette instance. Un reporter de Negah TV a réussi à quitter les lieux sain et sauf. Le Comité Olympique National dans un court communiqué de presse a démenti “toute relation avec les agresseurs et responsables de la destruction du matériel des journalistes”. Channel 1 avait diffusé un reportage sur les plaintes de la star afghane de taekwondo Rohullah Nekpai visant le Comité. La diffusion du reportage aurait indisposé l’institution au plus haut niveau. En avril dernier, Reporters sans frontières a dénoncé la recrudescence des violences et des menaces contre les journalistes en Afghanistan. Depuis 1er janvier 2013, l’organisation a recensé une trentaine d’agressions physiques et de menaces à l’encontre des journalistes.
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Updated on 20.01.2016