Attentats contre des bureaux de journaux : Reporters sans frontières demande au gouvernement de protéger les médias

Consternée par le double attentat qui a frappé des locaux d'organes de presse et fait au moins neuf morts, le 26 avril 2012, dans la capitale Abuja (Centre) et à Kaduna (Nord), Reporters sans frontières lance un appel aux autorités nigérianes en faveur d'un renforcement de la sécurité des journalistes, de leurs collaborateurs et de leurs rédactions. Réagissant aux attaques, le gouvernement a assuré "vouloir continuer à faire respecter le droit constitutionnellement garanti (…) de la liberté de la presse". "Nous saluons les déclarations du président Goodluck Jonathan en faveur de la liberté de la presse, mais nous lui demandons de prendre la mesure de l'effroyable insécurité dans laquelle travaillent les journalistes. Avec ce double drame, et alors que deux professionnels de l'information au moins ont été froidement assassinés au cours des derniers mois, il ne fait plus aucun doute que les médias et les journalistes comptent parmi les cibles des auteurs d'attentats au Nigeria", a déclaré Reporters sans frontières. "Les autorités devraient envisager, en concertation avec les responsables de médias, des mesures concrètes pour garantir la protection des journalistes et renforcer la sécurité aux abords des rédactions et sièges d'organes de presse", a ajouté l'organisation. Le 26 avril, à Abuja, la capitale fédérale, un kamikaze à bord d'une jeep s'est fait exploser contre le bâtiment abritant l'imprimerie du quotidien ThisDay, l'un des journaux privés les plus influents du pays. Cinq personnes, dont l'auteur de l'attentat, ont été tuées, et une dizaine d'autres auraient été blessées. La direction de ThisDay a annoncé avoir pourtant renforcé la sécurité aux abords de ses locaux face à la montée des violences qui ont déjà causé la mort d'au moins 400 personnes depuis le début de l'année. Au même moment, une déflagration provoquée par une voiture chargée d'explosifs s'est produite à Kaduna, dans la rue longeant les bureaux régionaux des journaux ThisDay, The Moment, et The Daily Sun. Au moins quatre personnes ont été tuées dans cette explosion qui a également fait près d'une vingtaine de blessés. Si les attentats n'ont pas été revendiqués, ils semblent porter la signature du groupe islamiste Boko Haram qui, plusieurs semaines auparavant, a accusé les médias nationaux de diffuser de fausses informations à son encontre. L'un des deux auteurs de l'attentat de Kaduna a été appréhendé par des témoins et remis aux autorités. L'homme est présenté comme un membre présumé de Boko Haram. Photo : Les locaux de This Day à Abuja, après l'explosion (Pius Utomi Ekpei / AFP)
Publié le
Mise à jour le 20.01.2016