Arrestation de Mazen Darwish, responsable du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression

Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude concernant le sort de Mazen Darwish, fondateur du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression, dont elle est sans nouvelles depuis 11 heures le 23 mars 2011. Il a très probablement été arrêté. Mazen Darwish a été convoqué le 23 mars vers 11 heures (heure locale) par les services de renseignements à Damas. Il n’a pas donné signe de vie depuis. La veille au soir déjà, il avait été contraint de se présenter pour interrogation. Il n’en était ressorti que quatre heures plus tard. L’organisation rappelle que Mazen Darwish a déjà été interpellé pendant quelques heures le 16 mars dernier alors qu’il assistait à un sit-in pacifique devant le ministère de l’Intérieur, à Damas, en qualité d’observateur. Les autorités ont fermé le Centre, seul observatoire de la presse et de l’Internet en Syrie, par deux fois, en 2005 et 2009. Depuis le 15 mars, les autorités syriennes répriment fermement les journalistes et les médias qui couvrent les manifestations anti-gouvernementales organisées dans différentes villes du pays, notamment celles à Deraa (100 km au sud de Damas, près de la frontière jordanienne). Cette dernière arrestation porte à trois le nombre journalistes arrêtés depuis le début de la protestation. Louay Hussein, journaliste, écrivain et militant, a été arrêté le 22 mars à Damas. Mohammed Dibo, journaliste, poète et romancier, a quant à lui été arrêté dans la nuit du 18 au 19 mars à son domicile d’Al-Annazah, district de Baniyas, au nord-ouest de la capitale. Il écrit pour de nombreux journaux, notamment le journal jordanien Al-Dustour, et sites d’informations, parmi lesquels Al-Waan de l’Association des Arabes rationnels, Bab el Moutawasset (Porte de la Méditerranée), Lamp Of Freedom (http://lampoffreedom.com/) ou Shukumaku. Leurs noms viennent d’ajouter à la liste déjà longue des professionnels de l’information (journalistes et cyberdissidents) actuellement derrière les barreaux. En outre, d’après les informations recueillies par Reporters sans frontières, un photographe et un pigiste vidéo de l’Agence France-Presse, ainsi qu'un photographe d'Associated Press, ont été brièvement interpellés le 22 mars alors qu’ils couvraient les manifestations à Deraa. Les trois journalistes ont été malmenés, et leur matériel confisqué avant d'être restitué plusieurs heures plus tard. L'incident s'est renouvelé le lendemain, alors que les journalistes de l'AFP tentaient de retourner à Deraa. Ils n'ont pas pu, pour le moment, récupérer l'ensemble du matériel confisqué.
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Updated on 20.01.2016