Arat Dink, le fils du journaliste assassiné, jugé pour “insulte à l'identité turque”

Reporters sans frontières condamne les poursuites engagées contre Arat Dink. Fils du journaliste d'origine arménienne assassiné le 19 janvier, Hrant Dink, le procureur d'Istanbul a requis six mois à trois ans de prison contre lui.

Le procureur d'Istanbul a requis, le 14 juin 2007, six mois à trois ans de prison contre Arat Dink. Fils du journaliste d'origine arménienne assassiné le 19 janvier, Hrant Dink, il a comparu en tant que rédacteur en chef de l'hebdomadaire Agos. Il est poursuivi pour “insulte à l'identité turque”, en vertu de l'article 301 du code pénal. Trois autres journalistes du même titre subissent le même sort : Serkis Seropyan, Aydin Engin et Karin Karakashli. Reporters sans frontières condamne les poursuites engagées à l'encontre des quatre journalistes. “Une nouvelle fois, il nous faut dénoncer l'utilisation de l'article 301 du code pénal. Celui-ci menace la liberté d'expression. Le 7 juin, un procès avait déjà été intenté contre Erdal Dogal, l'un des avocats de la famille de Hrant Dink”, a rappelé l'organisation de défense de la liberté de la presse. Les propos sur lesquels l'accusation se fonde sont ceux prononcés par Hrant Dink, dans un entretien accordé à l'agence de presse Reuters, en juillet 2006. Il évoquait la mémoire collective arménienne, marquée par le génocide de 1915. Il invitait les Arméniens à “se tourner maintenant vers le sang neuf de l'Arménie indépendante, seule capable de les libérer du poids de la Diaspora”. Ces propos, publiés dans Agos, dans le cadre d'une série intitulée “L'identité arménienne”, avaient valu au défenseur des droits de l'homme une condamnation à six mois de prison. Le procès des dix-huit personnes accusées d'avoir participé à l'assassinat de Hrant Dink s'ouvrira à Istanbul, le 2 juillet prochain.
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Mise à jour le 20.01.2016