Arat Dink condamné pour “insulte à l'identité turque” après avoir publié un article de son père Hrant Dink

“Reporters sans frontières est scandalisée par la condamnation du fils de Hrant Dink, Arat Dink, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Agos, et de son éditeur Serkis Seropyan à un an de prison en raison du même article que celui qui avait motivé les poursuites contre son père”, a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse. “Que cette décision intervienne alors que le président turc Abdullah Güll s'est prononcé, le 3 octobre, en faveur d'un amendement de l'article 301 qui fait de la mention du génocide arménien un crime, est tout simplement aberrant”, a précisé Reporters sans frontières. “Ironie du sort, le 10 octobre, le même tribunal a condamné à deux ans de prison avec sursis le jeune homme responsable des menaces adressées à la rédaction d'Agos, après l'assassinat de Hrant Dink”, a conclu l'organisation. Le 11 octobre 2007, le tribunal du district de Sisli (Istanbul) a reconnu Arat Dink et Serkis Seropyan coupables d'“insulte à l'identité turque”. Tous deux ont été condamnés à un an de prison, mais leur peine a été suspendue, les deux hommes n'ayant jamais été condamnés auparavant. Ils étaient poursuivis pour avoir reproduit dans Agos les extraits d'un entretien donné par Hrant Dink en 2006 à l'agence Reuters. Le journaliste y qualifiait de génocide les massacres d'Arméniens commis entre 1915 et 1917. Hrant Dink était lui- même poursuivi pour ces propos. Par ailleurs, le 10 octobre, Ridvan Dogan, un étudiant de 19 ans, a admis avoir adressé un message de menaces à Agos. Il a également déclaré avoir faire suivre ces menaces sans avoir lu le courrier électronique les contenant. Le tribunal de Sisli l'a condamné à deux ans de prison avec sursis en raison des regrets qu'il a exprimés et de son absence de casier judiciaire. Plusieurs journalistes d'Agos avaient dû être placés sous protection policière en raison de menaces de mort reçues quelques jours seulement après l'assassinat de Hrant Dink le 19 janvier 2007 devant les locaux de la rédaction, par un jeune homme de 17 ans, Ogün Samast.
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Updated on 20.01.2016