Appel en faveur de l'acquittement du journaliste britannique Alan Shadrake

Reporters sans frontières lance une pétition internationale en faveur de l'acquittement de l'écrivain et journaliste britannique Alan Shadrake. Il risque une peine de deux ans de prison pour avoir écrit un livre sur la peine de mort. La pétition adressée au Premier ministre Lee est disponible sur http://fr.rsf.org/petition-alan-shadrake,38643.html Alan Shadrake, âgé de 75 ans, est accusé par les autorités d'"outrage à la cour". Le verdict devrait être annoncé le 26 octobre prochain. Lors du procès qui s'est ouvert le 18 octobre, le représentant du procureur a accusé le journaliste d'avoir tenu dans son livre "Once a Jolly Hangman: Singapour Justice in the Dock", des propos "contre l’indépendance et l’intégrité de la justice du pays". Selon Hema Subramanian, avocate du bureau du procureur, le livre de Shadrake contient des "attaques infondées, injustifiées (…) contre le système judiciaire singapourien", qu'elle a qualifiées d’allégations "outrageuses, offensives et irresponsables". De son côté, l'avocat du journaliste, M. Ravi, a démontré que ses écrits constituaient une oeuvre documentée et étayée, et qu’il s’agissait d’une "étude sensible et réfléchie sur la peine de mort à Singapour". Reporters sans frontières attend de la justice singapourienne qu'elle reconnaisse l'innocence d'Alan Shadrake et qu'elle lui permette de quitter le pays. L’ouvrage de Alan Shadrake ne contient aucun propos diffamatoire, aucune attaque personnelle ou violence verbale visant à entraver le bon fonctionnement de la justice. Dans la mesure où il ne s’agit que d’une analyse critique de l’institution et de ses méthodes faisant suite à une enquête approfondie, cet ouvrage ne peut constituer un outrage à la cour. Nous tenons à rappeler que l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) dont Singapour est un membre fondateur, est protectrice des libertés fondamentales. Ainsi, le gouvernement singapourien avait affirmé en juillet 1993 avec les autres pays membres, son soutien à la Déclaration de Vienne de 1993 sur les droits de l'homme qui appelle les Etats à respecter la Déclaration universelle des droits de l'homme, ont par conséquence garantit la liberté d'expression. Depuis juillet dernier, Alan Shadrake est contraint de vivre à Singapour dans des conditions difficiles. Les autorités lui ont confisqué son passeport, alors même que sa situation de santé s'est brutalement aggravée après son arrestation en juillet dernier. Il souffre de graves problèmes cardiaques et a été victime récemment d'une hémorragie interne. Privé de ressources, le journaliste britannique est en grande difficulté financière.
Publié le
Updated on 20.01.2016