ALERTE: Chelsea Manning renvoyée en prison pour avoir refusé de témoigner sur Wikileaks

L'ancienne analyste de l'armée américaine, Chelsea Manning, a été renvoyée en prison, le 8 mars, pour avoir refusé de témoigner dans une enquête sur Wikileaks. Dans un contexte où Washington s'est engagé à sévir contre les lanceurs d'alerte, RSF considère cette décision comme profondément inquiétante pour la liberté de la presse.

Deux ans après sa libération, Chelsea Manning retourne en prison. Aux Etats-Unis, un juge fédéral a ordonné, le 8 mars dernier, que l’ancienne analyste de l’armée et lanceuse d’alerte soit placée en détention pour refus de témoigner dans le cadre d’une enquête sur Wikileaks. Elle restera en détention “jusqu’à ce qu’elle change d’avis ou que ce jury d’accusation n’existe plus”, a précisé le juge.

 

Chelsea Manning a déjà passé sept ans derrière les barreaux avant de voir sa peine  commuée par Barack Obama en 2017. Elle avait été condamnée à 35 ans de prison pour avoir transmis à WikiLeaks des documents confidentiels révélant des crimes et des violences commis par l’armée américaine en Afghanistan et en Irak.

  

Cette décision est de toute évidence une mesure punitive envers Chelsea Manning, qui a déjà longuement témoigné au sujet des informations qu’elle a transmises à Wikileaks devant la cour martiale en 2013, a déclaré Daphne Pellegrino, en charge du plaidoyer au bureau Amérique de Reporters sans frontières (RSF). Ce genre de décision représente une grave menace pour la liberté de la presse aux Etats-Unis, où le courage des lanceurs d’alertes comme Chelsea Manning a permis la diffusion d’informations de haute importance. Les lanceurs d’alerte ne doivent pas être traités comme des criminels. Au contraire, ils méritent que leur rôle primordial dans le maintien d’une démocratie prospère soit reconnu.”

  

Les Etats-Unis occupent le 45e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2018.

Publié le
Updated on 08.03.2019