Agressions et menaces contre des journalistes : "la République doit être protectrice de la liberté de la presse"

Reporters sans frontières condamne fermement la multiplication des atteintes à la liberté de la presse au Népal. Au cours des dernières semaines, trois rédactions ont été attaquées et plus d'une dizaine de journalistes agressés et menacés.

Reporters sans frontières condamne fermement la multiplication des atteintes à la liberté de la presse au Népal. Au cours des dernières semaines, trois rédactions ont été attaquées et plus d'une dizaine de journalistes agressés et menacés. "Si le niveau de violence n'atteint pas celui de l'époque de la monarchie, la situation est très préoccupante. La République doit être protectrice de la liberté de la presse et mettre fin aux pratiques anciennes de la monarchie. Cela doit être vrai dans la capitale comme dans les districts les plus éloignés. Il est urgent que les autorités garantissent la sécurité des journalistes et punissent les coupables d'agressions à leur encontre. Mais il est tout aussi crucial que les partis politiques prennent des dispositions pour que leurs membres cessent d'agir en ennemis de la presse", a affirmé Reporters sans frontières. "Nous saluons le travail de la Fédération des journalistes népalais qui, depuis des années, se mobilise pour défendre la liberté de la presse. Il est temps que tous les partis et groupes que compte le pays répondent positivement aux appels des journalistes", a continué l'organisation. Ces dernières semaines, les agressions se sont multipliées. Elles mettent à nouveau en évidence les dangers auxquels les journalistes font face au Népal. Le 26 juillet 2008 par exemple, Lavadev Dhungana, correspondant du quotidien Kathmandu Post, a été agressé par des étudiants membres du parti d'extrême gauche CPN-UML, à Panchthar (dans l'est du Népal), alors qu'il se rendait à son bureau. Depuis que cette agression a été rendue publique, des membres du CPN-UML ont à nouveau menacé le journaliste. La veille, des étudiants se sont également emparés d'un véhicule appartenant à Kantipur Publications, destiné à la livraison des journaux dans les districts voisins. Le 24 juillet, DR Pokharel, correspondant du quotidien Pokhara, à Pokhara (dans l'ouest du Népal), a reçu des jets de pierres par des employés d'une compagnie de transports alors qu'il couvrait un affrontement entre des membres d'un syndicat d'étudiants et des travailleurs de la compagnie en question. Pokharel a été serieusement blessé à la tête, à la main et au dos. Le 20 juillet, Rajdhan Rai et Kishor Budhathoki, respectivement correspondants des quotidiens Naya Patrika et Annapurna Post, ont été agressés par un groupe d'une vingtaine d'individus, à Khandbari (dans l'est du Népal). Les agresseurs reprochent aux deux journalistes d'avoir publié un article les accusant d'avoir volé du matériel dans les bureaux du Comité de développement du district. Le 16 juillet, un groupe de vingt-cinq membres du groupe communautaire MPRF (Madhesi People 's Rights Forum) a vandalisé les locaux du quotidien Kripa à Birjung (sud du pays). Les agresseurs s'en sont pris au directeur, Kamal Upadhyay, et à un journaliste, Jeetendra Kumar Sah. Dans la même ville, une bombe à retardement a explosé dans les locaux du quotidien Satya Sandesh. Un journaliste, Prakash Tiwari, a été gravement blessé. Il a été admis au Narayani Hospital à Birjung. Le 15 juillet, les sièges des quotidiens Hamar Pahura Daily et Gardener Offset Press ont été attaqués à Kailali (dans l'ouest du Népal). Les journalistes ont été insultés puis enfermés dans leurs bureaux. Le 11 juillet 2008, Prasad Chaulagain, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Kavre Post, a été attaqué par un groupe d'individus, qui l'ont étranglé dans le but de le tuer. Le journaliste est parvenu à s'échapper.
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Updated on 20.01.2016