Agression de la fille d'une journaliste indépendante

Le 17 janvier 2003, Alexandra Chernykh, journaliste du quotidien d'opposition Moya Stolista, a été agressée par deux inconnus. Sa mère, Rina Prizhivoit, responsable du service politique du quotidien, est réputée pour ses enquêtes sur la corruption au sein de la classe politique, y compris au sein de la famille du président Akaiev. "Nous vous demandons de tout mettre en œuvre pour identifier et traduire en justice les responsables de cette agression, qui est une nouvelle atteinte à la liberté de la presse indépendante et d'opposition, soumise à des pressions systématiques et inadmissibles", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières dans un courrier adressé au président Askar Akaiev. Alexandra Chernykh a été agressée à Bishkek, en pleine rue, alors qu'elle se rendait à son domicile en compagnie de son fils, âgé de onze ans. Les inconnus l'ont violemment frappée à la tête, mais ses jours ne sont pas en danger. Rina Prizhivoit a déclaré à Reporters sans frontières qu'elle était persuadée que l'agression de sa fille était dirigée contre elle, et que les agresseurs avaient même pu confondre les deux femmes. "Cet acte est une tentative d'intimidation clairement dirigée contre moi. Il vise à me faire peur afin que je cesse d'écrire", a-t-elle affirmé. Reporters sans frontières rappelle que Moya Stolista fait l'objet de pressions systématiques depuis plusieurs années. En 2002, par exemple, l'imprimerie Uchkun, monopole d'Etat, a invoqué à plusieurs reprises des prétextes fallacieux pour refuser d'imprimer des éditions qui contenaient des articles dénonçant des affaires de corruption dans les hautes sphères du pouvoir.
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Mise à jour le 20.01.2016