Affaire Villanueva : un suspect se rend à la police

Le 28 février 2005, Arnulfo Villanueva, chroniqueur du journal Asian Star Express Balita, a été tué par balles à Naic (sud de Manille). Depuis le début de l'année, au moins six autres journalistes ont été menacés de mort ou violemment agressés. Reporters sans frontières demande au ministre de l'Intérieur, Angelo Reyes, de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des professionnels de l'information.

Le 2 novembre, Nemensio Argente s'est rendu à la police. Il est l'un des deux suspects dans le meurtre du journaliste Arnulfo Villanueva. Un tribunal régional avait ordonné son arrestation deux semaines auparavant. Durant l'interrogatoire, il a affirmé qu'il n'était pas coupable et qu'il n'était pas sur les lieux du crime au moment des faits, bien que le meurtre ait eu lieu dans son appartement. Le second suspect, Jose Allan Tayson, est toujours en fuite. "Cette arrestation est un progrès notable dans l'enquête, nous espérons qu'elle permettra d'élucider toute l'affaire", a déclaré Reporters sans frontières. -------------------------------------------- 02.03.05 Encore un journaliste assassiné, d'autres menacés de mort et agressés Le 28 février 2005, Arnulfo Villanueva, chroniqueur pour le journal Asian Star Express Balita, a été découvert mort à Naic (province de Cavite, sud de Manille). Il s'agit du premier journaliste assassiné aux Philippines en 2005. Depuis le début de l'année, au moins six autres ont été menacés de mort ou violemment agressés. Reporters sans frontières exprime son indignation et son inquiétude après ce nouvel assassinat et une série d'agressions dans l'archipel. « Il est urgent de rétablir un climat favorable au travail des professionnels de l'information. Nous vous demandons de prendre les mesures nécessaires pour protéger les journalistes et de vous assurer qu'une enquête sérieuse déterminera les motifs exacts de l'assassinat d'Arnulfo Villanueva. Aucune hypothèse ne doit être écartée », a écrit l'organisation au ministre de l'Intérieur, Angelo Reyes. Reporters sans frontières rappelle que six journalistes ont été tués dans le pays en 2004 pour avoir exercé leur métier. Sept autres ont été abattus sans que l'on puisse précisément en déterminer les motifs. Une dizaine d'autres ont été victimes de tentatives d'assassinat. Le corps d'Arnulfo Villanueva a été retrouvé, dans la soirée du 28 février, criblé de balles au bord d'une route à Naic. Le chroniqueur d'Asian Star Express Balita avait 43 ans. Le motif du meurtre n'est pas déterminé. Arnulfo Villanueva s'était récemment montré critique à l'égard de responsables locaux qui organiseraient illégalement des jeux d'argent dans la province de Cavite. Mais la police n'exclut pas la piste d'un crime passionnel. Peu avant sa mort, Arnulfo Villanueva a été aperçu sur sa mobylette, accompagné d'une femme. Le chef de la police de Naic, Pablo Zorilla, a déclaré que ses services étaient à la recherche de cette personne pour obtenir des précisions sur les circonstances de la mort du journaliste. Six journalistes en danger Le 20 février, deux employés de l'hebdomadaire Deretso Balita, Dodie Banzuela et Iring Maranan, ont été menacés de mort par téléphone par des inconnus. Les deux journalistes de San Pablo (sud de Manille) dénoncent régulièrement des cas de corruption et ont récemment mis en cause un haut responsable de la ville. Dans un communiqué de l'Union des journalistes philippins à Olongapo City - Subic Bay (ouest de Manille), publié le 15 février, treize journalistes locaux ont accusé des militaires d'avoir fait appel aux services d'une mafia locale, la Rebolusyonaryong Hukbong Bayan (RHB), pour assassiner le correspondant du journal Pilipino Star Ngayon, Jeff Tombado, qui avait écrit une série d'articles critiques à l'égard du général Jose Calimlim. Le 8 février, Pablo Hernandez, chroniqueur pour le tabloïd Bulgar, a été sévèrement blessé dans une salle de billard de Quezon City (nord des Philippines). Son assaillant, Joel Reduca, 34 ans, lui a planté un pic à glace dans le corps puis a été immédiatement arrêté par la police. Selon ses déclarations, il aurait été engagé par un officier de police, Bonito Antenunes, et quatre autres personnes, qui lui auraient offert 20 000 pesos (environ 270 euros) pour tuer Hernandez. Le 9 février, un suspect, le commissaire de police Demosthenes Felix, s'est rendu aux autorités, mais a nié être impliqué dans cette affaire. Le 5 février, Jess Abarondo, présentateur à la radio DWDD contrôlée par les militaires, a été blessé par un inconnu à Antipolo City, près de Manille. Celui-ci a planté un tournevis dans le cou du journaliste, alors qu'il enquêtait sur la reproduction illégale et le piratage de vidéo compact disques (VCD). Le coupable est toujours en fuite et la police cherche à élucider les raisons de cette agression. Enfin, le 29 janvier, deux inconnus sur une mobylette ont atteint de quatre balles à la poitrine Maximo Quindao, directeur de publication de l'hebdomadaire régional Mindanao Truck News à Tagum (sud des Philippines). Le journaliste a été grièvement blessé. La police de la ville n'a toujours pas identifié les coupables de cette tentative d'assassinat dont le mobile reste inconnu. Selon le témoignage de sa femme, Maximo Quindao, ancien journaliste de Bombo Radyo, pourrait avoir été visé en raison de ses articles critiques sur des hommes politiques dans la province de Davao del Norte (île de Mindanao). Le journaliste avait notamment lancé une campagne de presse virulente contre deux fonctionnaires de Tagum.
Publié le
Updated on 20.01.2016