Affaire Khayal TV: refus de la Cour de libérer les journalistes de Khayal TV

Le 18 juillet 2012, la cour d’appel de Bakou, présidée par Etibar Huseynov, a rejeté l’appel de Vugar Gonagov et Zaur Guliyev, respectivement directeur et rédacteur en chef de Khayal TV, détenus arbitrairement depuis le 13 mars dernier. Elle confirme ainsi la décision de la cour de Nizami, datée du 11 juillet 2012, de prolonger de deux mois de leur détention. La prochaine audience devrait se tenir le 17 septembre. Le même jour, la cour d’appel, présidée par Mirpasha Huseynov, a rejeté la plainte déposée par les deux journalistes contre les policiers afin que soit reconnu le fait qu’ils aient été arrêtés et qu’il ne s’agissait pas d’une “mesure préventive”. Vugar Gonagov et Zaur Guliyev sont accusés de “destruction intentionnelle de propriété” et d’avoir “organisé un désordre public”, en vertu des articles 186 et 233 du code prénal. ------------------------------------------------------------- 27.03.2012 - Les journalistes arrêtés à Guba, emprisonnés pour deux mois Reporters sans frontières dénonce l’incarcération des deux journalistes de Khayal TV, Zaur Guliyev, rédacteur en chef et Vugar Gonagov, directeur exécutif, au terme de leur garde à vue. Ils ont été inculpés le 22 mars 2012 pour “violation de l’ordre public” et “abus de pouvoir”, d’après les articles 233 et 309.2 du code pénal. Le tribunal du district de Nasimi (Bakou) a ordonné le placement en détention préventive des deux journalistes pour une période de deux mois. Actuellement détenus à la direction générale de lutte contre le crime organisé du ministère de l’Intérieur, ils encourent trois ans de prison. Leur avocat, Elchin Sadigov, n’a toujours pas pu leur rendre visite. A ce jour, peu d’information est disponible sur l’enquête en cours. D’après les premiers interrogatoires, il semblerait que les policiers cherchent à identifier le “commanditaire” de la vidéo du discours du chef de l’exécutif local, dont la diffusion avait entraîné une vaste manifestation qui avait dégénéré en affrontements avec la police (voir ci-dessous) . Les deux autres journalistes qui avaient été arrêtés le 13 mars, Jamil Mammadli, correspondant de Polygon, et Zaur Mustafayev, opérateur de Khayal TV, ont été respectivement relâchés le 22 mars et le 23 mars 2012. Aucune charge n’a été retenue contre eux. Zaur Mustafayev a déclaré ne vouloir répondre à aucune question. ---------- 16.03.2012 - Quatre arrestations suite au soulèvement de Guba Reporters sans frontières dénonce la récente arrestation de trois employés de la chaîne de télévision Khayal TV, Vugar Gonagov, directeur exécutif, Zaur Guliyev, rédacteur en chef et opérateur Zaur Mustafayev, ainsi que de Jamil Mammadli, correspondant de l’agence de presse Polygon, survenue le 13 mars 2012, pour leur implication présumée dans les émeutes de Guba (Nord). « Ces arrestations soulignent l’embarras des autorités vis-à-vis des événements de Guba. Malgré la révocation du chef de l’exécutif local dès le lendemain du soulèvement, elles persistent à rechercher la source de la vidéo qui a révélé ses propos polémiques. Le secret des sources doit être respecté, et les professionnels des médias ne doivent pas être désignés comme des boucs émissaires. Ces arrestations ne s’appuient sur aucun fondement juridique et nous demandons à ce que ces journalistes soient tous libérés dans les plus brefs délais », a déclaré Reporters sans frontières. Les quatre journalistes ont été arrêtés à Guba avant d’être transférés à la capitale, où ils sont actuellement retenus en garde-à-vue. D’après les informations recueillies par Reporters sans frontières, ils sont toujours en attente de leur chef d’inculpation. Le domicile de Jamil Mammadli aurait également été perquisitionné. Ces arrestations surviennent deux semaines après l’éclatement d’un soulèvement populaire le 1er mars dernier, dans le village de Guba. Des milliers de manifestants s’étaient rassemblés pour demander la démission du chef de l’exécutif, Rauf Habibov, suite à la diffusion sur Youtube d’une vidéo filmée lors d’une réunion d’équipe, dans laquelle ce dernier tenait des propos injurieux à l’encontre de ses administrés. La dispersion de la manifestation avait dégénéré en de violents affrontements, en marge desquels plusieurs journalistes avaient été passés à tabac. En particulier, le caméraman de l’ONG locale Institute of Freedom and Safety of Reporters, Rashad Aliyev, avait reçu plusieurs coups à la tête.
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Mise à jour le 20.01.2016

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