Affaire “JPK” : un juge perquisitionne la DGSE, avant de se rendre chez l'avocat de l'ancien chef de l'Etat, Jacques Chirac

Selon une information publiée sur le site internet du quotidien Le Monde le 6 juin 2008, le juge du tribunal de grande instance (TGI) de Papeete, Jean-François Redonnet, a perquisitionné, le 4 juin 2008, les locaux de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) à Paris, dans le cadre de l'enquête sur la mort, en 1997, du journaliste français Jean-Pascal Couraud, dit “JPK”. Il s'est fait remettre dix-sept documents classifiés relatifs à l'existence d'un hypothétique compte japonais de l'ancien président de la République, Jacques Chirac. Puis, le 5 juin, il s'est rendu au cabinet de l'avocat de l'ancien chef de l'Etat, Jean Viel. Il souhaitait que lui soit remis un courrier de la banque japonaise Tokyo Sowa. Le bâtonnier de Paris, présent à ce moment, s'y est opposé et le document en question a été placé sous scellé fermé avant d'être remis au juge et au bâtonnier. “Nous prenons acte que des pistes jusqu'alors négligées dans l'enquête sur la mort de “JPK” soient explorées et nous espérons que le juge Jean-François Redonnet aura accès à tous les documents nécessaires pour faire la lumière sur cette affaire. Il est encourageant que le juge tienne compte des témoignages indiquant qu'il enquêtait sur des transferts de fonds suspects impliquant Gaston Flosse, un proche de Jacques Chirac ”, a déclaré Reporters sans frontières. JPK aurait détenu des informations précises sur des transferts de fonds entre une grosse entreprise de Polynésie française et un compte détenu par Jacques Chirac. Il a disparu le 15 décembre 1997, et son corps n'a jamais été retrouvé. Après plusieurs années d'immobilisme, l'année 2007 a permis quelques avancées, malgré une demande de non-lieu de la part du parquet de Papeete. Le 20 novembre, les parties civiles ont obtenu le versement au dossier des pièces saisies au domicile du général Rondot, dans le cadre de l'affaire Clearstream, se rapportant au compte japonais de l'ancien président de la République. Par ailleurs, le juge Philippe Stelmach jusque-là en charge de l'affaire “JPK” a été dessaisi. La justice polynésienne a également autorisé les parties civiles à vérifier s'il est possible d'établir un lien entre ces notes et leur plainte déposée pour “assassinat et complicité” en 2004. Dans un communiqué du 13 décembre 2007, Reporters sans frontières avait appelé à ce que les pièces de l'affaire Clearstream pouvant être utiles aux investigations sur la mort du journaliste soient transmises dans les meilleurs délais. Après la disparition du journaliste en 1997, le tribunal de Papeete avait d'abord conclu au suicide et prononcé un non-lieu en octobre 2002. Mais en 2004, l'enquête avait été rouverte après le témoignage d'un ancien membre du Groupe d'Intervention de la Polynésie (GIP, service d'ordre personnel de l'ancien président de la Polynésie française Gaston Flosse). Vetea Guilloux avait déclaré avoir assisté à l'assassinat de Jean-Pascal Couraud perpétré par des membres du GIP, avant de se rétracter. En décembre 2004, la famille du journaliste a déposé “plainte contre X” avec constitution de partie civile pour “assassinat“ et “complicité .
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Updated on 20.01.2016