Affaire JPK : “ Sans déclassification des documents de la DGSE, la vérité est inaccessible”

Le 7 juillet 2009, le ministre de la Défense, Hervé Morin, suivant l’avis de la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN), a décidé de ne pas déclassifier trois documents saisis en décembre 2008 au siège de la Direction générale de la sécrité extérieure (DGSE), dans le cadre de l’enquête sur la mort du journaliste indépendant Jean-Pascal Couraud (dit « JPK »). “Cette décision est extrêmement regrettable. Une fois de plus, le secret- défense vient s’opposer à la manifestation de la vérité, et dans ce cas, dans l’élucidation d’un assassinat. Nous craignons que les récents progrès dans l’enquête sur la mort de JPK ne s’arrêtent là et que les autorités françaises soient décidées à enterrer l’affaire”, a déclaré Reporters sans frontières. “En 2002, la justice avait conclu que le journaliste s’était suicidé, avant de relancer l’enquête face à l’obstination de ceux qui n’acceptent pas cette thèse et l’apparition de nouveaux témoignages. Les dossiers sur lesquels JPK travaillait concernaient des hommes politiques. Il faut pouvoir lever le doute qui plane dans cette affaire. A-t-on fait taire un journaliste pour protéger un ou des dirigeants français ? ”, a poursuivi l’organisation. Le 7 juillet, le Journal officiel a publié l’avis défavorable rendu par la CCSDN sur la déclassification de trois documents émanant de la DGSE, confirmant un premier avis rendu en décembre 2008. Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a décidé de se conformer à cet avis. La demande émanait de Jean-François Redonnet, juge du tribunal de grande instance de Papeete, chargé d’enquêter sur la disparition, le 15 décembre 1997, de Jean-Pascal Couraud. La CCSDN a déjà rendu plusieurs avis dans cette affaire, dont certains ont été favorables à la déclassification de documents, comme ce fut le cas en juin et en octobre 2008. Les pièces avaient été saisies dans le cadre d’une perquisition, le 4 juin 2008, menée dans les locaux de la DGSE, par le juge Redonnet. Le même jour, le cabinet de l’avocat de Jacques Chirac avait, lui aussi, été perquisitionné. Jean-Pascal Couraud enquêtait sur de nombreux dossiers sensibles en Polynésie française, notamment sur des transferts de fonds entre une entreprise locale et un compte bancaire qui aurait pu appartenir à l’ancien président de la République, Jacques Chirac. Lire les précédents communiqués de Reporters sans frontières sur l’affaire JPK
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Updated on 20.01.2016