Adoption d'une loi antiterroriste : 10 ans de prison pour les journalistes

Le Parlement a adopté une loi antiterroriste qui prévoit des peines de 10 ans de prison en cas de publication de certaines informations.

Dans une lettre adressée au président de la République, Yoweri Museveni, Reporters sans frontières (RSF) s'est inquiétée de l'adoption d'une nouvelle loi antiterroriste qui pourrait conduire à des abus. RSF a demandé au chef de l'Etat de ne pas promulguer ce texte et de demander des modifications et des éclaircissements sur son contenu. "Selon ce texte, quelqu'un pourra être condamné à dix ans de prison pour avoir publié des informations de nature à promouvoir le terrorisme. Cette notion est floue et nous craignons qu'elle ne soit utilisée pour condamner des journalistes qui se montreraient trop critiques envers les autorités", a expliqué Robert Ménard, le secrétaire général de RSF. "Cette loi doit être plus claire et plus précise afin d'éviter des interprétations abusives dans le futur", a-t-il ajouté. Le 20 mars 2002, selon les informations recueillies par RSF, le parlement ougandais a adopté une nouvelle loi antiterroriste. Ce texte prévoit des peines pouvant atteindre dix ans d'emprisonnement en cas de publication "d'informations susceptibles de promouvoir le terrorisme". La loi entrera en vigueur après sa promulgation par le président de la République. Désormais, le gouvernement a également tout pouvoir pour qualifier de "groupe terroriste" tout mouvement ou organisation. La loi désigne déjà comme terroristes certaines organisations rebelles du nord du pays en lutte armée avec le gouvernement depuis plusieurs années. Enfin, la peine capitale est prévue pour toute personne reconnue coupable d'actes de terrorisme ou de soutien financier à des organisations terroristes.
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Updated on 20.01.2016