Les Amériques

Les disparités du continent américain La Colombie (131e) et le Mexique (132e) comptent chacun trois journalistes tués. Un reporter mexicain est également porté disparu à la frontière nord, où le règne du narcotrafic met la presse en péril. Fermant la marche du continent, Cuba (165e) demeure la deuxième prison du monde pour les journalistes avec vingt-quatre détenus et ne tolère toujours pas de presse indépendante. L'autre surprise, au Sud, après la bonne position de la Bolivie (16e), vient du net recul du Brésil (75e) et de l'Argentine (76e). Le pays-continent lusophone compte cette année un journaliste tué et les attaques contre la presse locale y restent nombreuses. En Argentine, où les relations entre la presse nationale et la présidence sont exécrables, la coupe dans les subventions aux médias n'est plus le seul moyen de les mettre au pas. Les suspensions ou les licenciements se font parfois sous la pression directe des élus. L'atmosphère reste tendue au Pérou (113e) et au Venezuela (115e), où persistent les séquelles de la "guerre médiatique" entre partisans et opposants du président Hugo Chávez. Des changements à la tête de l'Etat sont parfois salutaires pour la liberté de la presse. Haïti est passé de la 125e place à la 87e en deux ans, suite au départ en exil de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, début 2004. Aujourd'hui, si plusieurs assassinats de journalistes restent impunis, la violence contre les médias a relativement baissé d'intensité. Exception faite du Guatemala (90e), l'Amérique centrale conserve un rang honorable malgré des écarts entre des pays comme le Costa Rica (29e), le Panama (39e) et le Salvador (41e) d'un côté, et de l'autre le Honduras (64e) et le Nicaragua (69e). Le peu d'agressions ou d'attentats contre des journalistes signifie aussi que l'autocensure y fait son œuvre.
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Updated on 20.01.2016