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Afrique
2015: Les journalistes d’Afrique harcelés, entre terrorisme, conflits armés et crises électorales

Les pays en proie à des crises politiques chutent dans le Classement. Au Congo (115ème), en Ouganda (102ème) ou à Djibouti (172ème), la volonté de chefs d’Etat de se maintenir au pouvoir conduit, en période préélectorale, à des agressions envers les journalistes et une censure féroce des médias orchestrées par les autorités. Au Burundi (156ème), l’obstination présidentielle a entraîné la destruction des principaux médias indépendants du pays et l’exil de plus d’une centaine de journalistes. Le pays chute de 11 places de 2015 à 2016.

 

L’absence d’état de droit et la recrudescence de l’insécurité dans certaines régions expliquent le recul de pays comme le Nigeria (116ème), où les journalistes sont menacés par des membres de Boko Haram et des agents de l’Etat. La présence de groupes djihadistes nuit directement à la liberté de l’information : au Mali (122ème) par exemple, le groupe terroriste “Gardiens de l’Enfer” a menacé en 2015 d’égorger tous les journalistes étrangers et maliens travaillant pour des médias étrangers.

 

L’Erythrée (180ème) pointe une nouvelle fois à la dernière place du Classement. Ce pays où la liberté d’expression n’est pas seulement bafouée mais littéralement abolie s’illustre par sa stagnation. Les autorités, qui entrouvrent leurs portes aux journalistes étrangers, sous un contrôle très étroit, laissent en revanche les portes des prisons fermées à double tour sur les journalistes locaux.

 

Diamétralement opposée, la Namibie est, avec sa 17ème place, le pays d’Afrique le mieux classé. La Constitution y garantit de la liberté de la presse. Les journalistes vivent plutôt en sécurité et dans un paysage médiatique pluraliste. Internet y est notamment un réel espace de liberté.