Journée mondiale des réfugiés : les journalistes syriens à l'épreuve de l'exil
A l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés, le 20 juin 2016, Reporters sans frontières (RSF) publie un rapport sur la situation des journalistes syriens contraints de fuir leur pays et réfugiés dans les pays limitrophes : Turquie, Liban et Jordanie.
Pris en étau entre éléments du régime de Damas, groupes armés « d'opposition », membres du front Al-Nosra, du groupe Etat islamique ou d'autres milices extrémistes sur l’ensemble du territoire syrien, les journalistes, syriens ou étrangers, professionnels ou non, constituent des cibles privilégiées de violences et de représailles. Au moins 51
journalistes tués depuis le début du conflit
51 journalistes professionnels et 144 non professionnels ont été tués depuis le début du conflit en 2011. Ils sont en outre une cinquantaine actuellement détenus arbitrairement dans les nombreuses geôles syriennes, portés disparus ou otages aux mains de l’EI ou d’autres groupes extrémistes armés.
Au-delà de l'extrême violence du conflit, la terrible répression qui s’abat sur la presse en Syrie a précipité le départ de centaines de professionnels des médias et de journalistes non professionnels. "Les journalistes réfugiés syriens"PDF
Malgré l’exil, nombreux sont ceux qui doivent faire face à des difficultés quotidiennes dans les pays où ils se sont réfugiés et qui continuent de craindre pour leur sécurité. Perméables aux journalistes fuyant les risques, les frontières de la Syrie le sont également à leurs prédateurs de tous étendards. Les journalistes syriens doivent en outre composer avec les autorités des pays dans lesquels ils se sont établis et faire face aux restrictions que leur impose la législation en vigueur.
Ce rapport, alimenté de nombreux témoignages de journalistes ayant dû se résoudre à quitter la Syrie, dresse l’inventaire des difficultés auxquelles ils font face en Turquie, au Liban et en Jordanie, principaux pays d’accueil des exilés syriens : difficulté d’accès au territoire de ces Etats limitrophes, statuts et restrictions aux droits de séjour et de mouvement, obstacles administratifs mis à leur activité professionnelle, menaces et insécurité. Mais ce rapport décrit aussi comment les journalistes syriens en exil poursuivent, envers et contre tout, leurs activités. Il suggère enfin des pistes de réformes susceptibles d’améliorer leur situation et leur permettre de continuer leur combat pour informer la communauté internationale et leurs concitoyens.
Reporters sans frontières publie en outre, ce jour, le bilan de son activité d’assistance en 2015.