Xinhua : la plus grande agence de propagande du monde

Avec plus de 8 000 employés et 105 branches dans le monde, l'agence de presse officielle Xinhua est au cœur de la censure et la désinformation mises en place par le Parti communiste. A l'occasion du 56e anniversaire de la République populaire de Chine, Reporters sans frontières publie un rapport d'enquête sur le fonctionnement de cette agence de presse pas comme les autres.

A la veille du 56e anniversaire de la République populaire de Chine, Reporters sans frontières publie un rapport d'enquête sur le rôle de l'agence de presse Xinhua (Chine nouvelle) dans le système de propagande et de censure mis en place par le Parti communiste chinois (PCC). Bien qu'elle soit de plus en plus régulièrement citée comme une source crédible - près d'un tiers des articles d'information sélectionnés par Google News sur l'actualité en Chine proviennent de l'agence - Xinhua, dont le directeur a rang de ministre, est l'élément central du contrôle des médias chinois. Héritière de l'agence Chine rouge, fondée par Mao Zedong, Xinhua a adopté sa dénomination actuelle en janvier 1937. Depuis octobre 1949, cette agence de presse d'Etat est totalement subordonnée au PCC. Le rapport de Reporters sans frontières contient le témoignage de plusieurs journalistes de Xinhua qui ont accepté, sous couvert de l'anonymat, d'expliquer le fonctionnement du contrôle imposé au quotidien par le Département de la propagande (rebaptisé Département de la publicité) du PCC. Avec l'aide d'un ancien journaliste français de Xinhua, Reporters sans frontières met en évidence la manipulation des faits, la haine contre les ennemis (notamment les Etats-Unis et le Japon) et le parti pris pour les pires régimes du monde dans le traitement de l'actualité internationale. Malgré une certaine libéralisation économique du marché des médias, Xinhua reste la voix du Parti unique. Les journalistes, triés sur le volet et régulièrement endoctrinés, produisent des dépêches pour les médias chinois qui donnent le point de vue officiel. Les informations trop sensibles, classifiées « références intérieures », ne sont à destination que des seuls dirigeants. Critiquée pour son manque de transparence, notamment lors de l'épidémie de SRAS, Xinhua diffuse, depuis quelques mois, des informations gênantes pour le pouvoir. Mais seulement destinées à tromper la communauté internationale, elles ne sont pas publiées en chinois. A moins de trois ans des Jeux olympiques de Pékin, Reporters sans frontières appelle le gouvernement chinois à une réforme des médias d'Etat.
Publié le
Mise à jour le 20.01.2016