Afrique
Zambie
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Classement 2023
87/ 180
Score : 59,41
Indicateur politique
64
61.77
Indicateur économique
130
38.89
Indicateur législatif
109
56.76
Indicateur social
111
58.14
Indicateur sécuritaire
63
81.46
Classement 2022
109/ 180
Score : 55,4
Indicateur politique
103
52.35
Indicateur économique
114
37.76
Indicateur législatif
115
58.33
Indicateur social
107
64.00
Indicateur sécuritaire
94
64.55

Après des années difficiles, l’arrivée au pouvoir d’Hakainde Hichilema, en août 2021, a permis une amélioration de la situation pour les médias. Le cadre législatif doit encore être amélioré et le contexte économique difficile demeure un frein à l’indépendance des journalistes.

Paysage médiatique

Le paysage médiatique zambien est plutôt riche et pluraliste. La radiotélévision nationale, la Zambia National Broadcasting Corporation (ZNBC), comprend trois chaînes de télévision et trois radios. L’État gère les quotidiens Times of Zambia et Daily Mail. Dans le secteur privé, le pays compte 42 chaînes de télévision, dont les influentes Prime TV, Diamond TV et MUVI Television, et environ 120 radios. Concernant la presse écrite, le News Diggers, Mast et Daily Nation sont les plus influents. Enfin, la Zambie dispose d’un service gouvernemental chargé des relations publiques, le Zambia News and Information Services (ZANIS), destiné à donner une “bonne image” du gouvernement.

Contexte politique

L'ancien parti au pouvoir, le Front patriotique (PF), avait une emprise très importante sur les médias privés et publics qui s’est traduite par la fermeture de médias et le licenciement de journalistes critiques. La situation s’est améliorée depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement, en août 2021 : l’ingérence a diminué et les médias fonctionnent plus librement. La décision prise par la justice zambienne en février 2022, déclarant illégale la fermeture, six ans plus tôt, du plus grand journal indépendant du pays, The Post, est un signal encourageant.

Cadre légal

La loi sur l’accès à l’information, promise depuis des années, n'a toujours pas été promulguée. Adoptée en mars 2021, la loi sur la cybersécurité et la cybercriminalité, officiellement conçue pour protéger les citoyens zambiens contre les abus en ligne, est vue par de nombreux journalistes et bloggeurs comme un outil pour museler la presse en ligne.

Enfin, la loi sur la diffamation a régulièrement été utilisée sous le gouvernement précédent pour arrêter des citoyens et journalistes accusés de diffamation envers le président.

Contexte économique

Les difficultés économiques de la Zambie se ressentent sur le secteur des médias. Le manque de ressources financières rend les journalistes vulnérables aux tentatives de corruption, en particulier lorsqu’ils enquêtent sur des fonctionnaires ou des dirigeants d’entreprise, ces derniers cherchant à acheter leur silence au moyen d’une contrepartie financière. La création et la survie d’un journal est également rendue difficile par le coût de l’impression et du papier.

Contexte socioculturel

La société zambienne est de nature conservatrice, avec de fortes valeurs chrétiennes. À ce titre, certains sujets comme l’avortement ou les contraceptifs ne sont pas couverts dans les médias dirigés par des groupes religieux, à l’instar du journal National Mirror appartenant à l’Église catholique.

Sécurité

La sécurité des journalistes s’est améliorée depuis l’arrivée au pouvoir de la nouvelle majorité. Fin 2021, aucun n’était détenu ou menacé par les autorités. Après de nombreuses années difficiles pour les journalistes zambiens, la durée de cette accalmie est encore incertaine. En 2019, le rédacteur en chef d’un journal privé avait passé près d’un an prison pour outrage à magistrat, et plusieurs radios et télévisions avaient été suspendues, à l’instar de la chaîne privée Prime TV, réputée pour être critique du pouvoir, fermée pour des motifs flous.